Les Tracas d’un rêve

Conte vili

Langue : français Auteur : Jean Dello Lieu d'édition : Brazzaville (République du Congo) Éditeur : Hémar Année d'édition : 2010 Nombre de pages : 45 p. Illustration : Noir et blanc Format : 14 x 21 cm ISBN : 978-2-915448-27-2 Âge de lecture : À partir de 8 ans

Voici, publiée par les éditions Hémar (Brazzaville), une mise en texte et en images d’un conte du peuple vili d’Afrique centrale. Dans son avant-propos, l’auteur, ethnolinguiste de formation, explique son objectif : contribuer à préserver de l’oubli un patrimoine culturel qui risque de s’effacer « de la mémoire collective des peuples ». Ce conte fait le récit des aventures de Mavoungou l’ambitieux qui « Refusait les conseils et les idées sérieuses / De son père admiré de toute la contrée ». Dans le but de devenir chef à son tour, Mavoungou, initié aux vieilles coutumes par ses parents sorciers, use de son savoir « sans modestie ». Par sa présomption, il ira d’échec en échec… Ainsi, le voilà transformé en grain de maïs mangé par une poule, à son tour mangée par une belette, elle-même mangée par un serpent. Le voilà ensuite qui n’écoute pas son père, alors que celui-ci lui demande d’aller chercher du feu et du tabac, et qui croit en la mort de ce dernier, pourtant bien vivant. Le voilà enfin qui, souhaitant détrôner son géniteur, s’en va chercher Mazampoungou qui détient le pouvoir, afin d’obtenir les fétiches nécessaires. Cette troisième aventure l’entraîne à la rencontre de tout un bestiaire, de Sieur Gazelle le rusé au méchant Seigneur Tigre, en passant par la naïve antilope Moé Nkabi. Pourtant, ce qui aurait pu être un voyage initiatique ne le mène qu’à sa perte, puisque le « gris-gris du bon commandement » qu’il ramène chez-lui lui vaut d’être déshérité, victime de son ambition débordante et des « tracas d’un rêve » de grandeur. En fin de comptes, c’est son frère cadet Mabiala, « fort, calme et doux », qui deviendra « chef de terre incontestable ».

Ce conte moral, écrit en vers (alexandrins à rimes suivies) et illustré de crayonnés (une ou deux vignettes par page), est donc un appel à la modestie, à l’écoute des anciens, autant qu’à la pondération. Adressé aux jeunes, il n’en reste pas moins assez riche pour qui s’intéresse aux cultures du bassin du Congo. Du même auteur, Proverbes et contes vili : République du Congo (L’Harmattan).

RT