Le patrimoine audiovisuel en bibliothèque

Par Howard Besser, New York University
portrait photo de Howard Besser

Une grande partie de notre important patrimoine culturel n’est pas composée de mots écrits. Des vidéos d’interviews, de danses, de cérémonies et de rituels ou même de scènes de la vie quotidienne peuvent être des œuvres patrimoniales qui permettront aux futures générations de voir à quoi ressemblait la vie de nos jours. Elles permettent aux jeunes d’aujourd’hui de découvrir la voix de leurs grands-parents, dans quel environnement ils vivaient, et à quoi ressemblait leur quotidien. Ces enregistrements montrent aussi aux jeunes ce qu’était la vie auparavant, dans d’autres cultures, et peuvent les encourager à être plus actifs dans la découverte, ainsi que dans la création de leur propre patrimoine culturel. Les bibliothèques doivent assumer la responsabilité de conserver ces traces photographiques, audio et vidéo de la vie quotidienne, à des fins éducatives mais aussi pour préserver les traces culturelles. Cet article tente d’expliquer pourquoi les bibliothèques devraient collecter, préserver et rendre ces matériaux disponibles au public, et il donne quelques pistes pour comprendre comment elles peuvent y parvenir.

Pourquoi l’audiovisuel est important

Nos enregistrements audio et vidéo offrent des aperçus importants sur notre passé historique et culturel. Une image vaut souvent bien mieux qu’un long discours pour décrire un événement du passé. Des photos ou des vidéos d’une fête célébrant l’indépendance d’un pays aident à comprendre comment les gens ont célébré l’événement, et le son traduit leur exubérance. Des photographies ou des films de famille peuvent permettre de voir à quoi ressemblait une cuisine dans les années 1960, en quoi consistaient les fêtes d’anniversaire ou de mariage, ou même quelles étaient les manifestations de deuil lors des funérailles. 

Il arrive souvent que certains documents, réalisés dans un but totalement différent, apportent un éclairage sur les cultures et les histoires passées1. Des films de fiction ou des documentaires tournés localement utilisent, en toile de fond, les images ou les bruits d’une ville à une époque différente, nous montrent les vêtements que les gens portaient ou les bâtiments. Même les photos et les films des colons à des fins de propagande nous montrent les rues dans un petit village, la production agricole dans certaines localités, comment étaient construits certains bâtiments ou le fait que les gens avaient dans le passé un accent ou une façon différente de parler. 

Sous bien des aspects, nos enregistrements (audio, vidéo, film) sont plus proches de la tradition orale que l’écrit. Les regarder ou les écouter ne nécessite pas d’apprendre à lire et beaucoup de films et de vidéos sont accessibles, même à des personnes appartenant à des groupes linguistiques différents qui ne connaissent pas toujours la langue parlée mais comprennent les images et les intonations (joie, tristesse, colère). 

Certains de ces travaux audiovisuels font le lien entre différents éléments que nous associons soit à la culture orale soit à la culture écrite. Lorsque l’on filme une cérémonie ou un rituel comme un mariage, on capture une part de la culture immatérielle que l’on peut transmettre aux générations futures sans altération. L’enregistrement appartient à la culture matérielle qui capture un aspect de la culture immatérielle. Il n’est ni aussi complet ni aussi riche que l’original parce qu’il ne s’agit que d’une petite partie de la cérémonie mais quelqu’un d’extérieur se fera une bien meilleure idée de la cérémonie en regardant l’enregistrement qu’en lisant un récit.

Créer des collections de matériel audiovisuel

Les bibliothèques devraient collecter les matériaux audiovisuels qui reflètent la culture locale. Il y a une grande variété de méthodes pour collecter les documents retraçant le passé. 

Certaines bibliothèques ont essayé de solliciter directement des photos et des enregistrements audio ou vidéo de famille en contactant des individus importants comme des hommes politiques ou des personnalités culturelles. D’autres ont contacté des anthropologues, des linguistes, des historiens ou des documentalistes ayant travaillé dans leur région pour obtenir des enregistrements audio et des films qui faisaient partie de leurs matériaux de recherche. D’autres encore ont conclu des accords avec des chaînes de télévision, pour obtenir des copies d’anciennes émissions, en particuliers les journaux. D’autres options incluent le fait de contacter des organismes culturels et du spectacle dans les pays voisins ou de demander aux anciens pouvoirs coloniaux de rapatrier les enregistrements audio et vidéo concernant leur pays. 

Quelques collections intéressantes se sont construites en collectant des images ordinaires de la vie de tous les jours auprès de personnes ordinaires. Les photographies et les films de famille

"Home Movie Day" à New York

faits par des parents ou des visiteurs peuvent montrer des paysages locaux, des vêtements et des façons de faire d’il y a cinquante ans. Certaines bibliothèques ont sponsorisé des journée spéciales, en particulier « Home Movie Day  », La Journée du film de famille, une journée où les gens sont encouragés à venir avec leur matériel pour le montrer aux bibliothécaires ou au public. Il n’est pas rare que la bibliothèque demande à faire une copie de ces documents pour sa collection. 

Mais une bibliothèque doit aussi penser au fait que les générations futures auront besoin de voir comment nous vivons aujourd’hui. Elle peut alors acheter du matériel d’enregistrement bon marché et commencer à enregistrer elle-même l’héritage local. Il est simple d’utiliser du matériel d’enregistrement audio ou vidéo pour interviewer les personnes âgées à propos de ce qui a changé depuis leur jeunesse. Ces matériaux sont précieux pour transmettre la façon dont la culture évolue avec le temps. 

Les bibliothèques peuvent s’inspirer d’autres groupes qui ont prêté des caméras à des jeunes et leur ont demandé d’enregistrer les moments intéressants de leurs vies. Un de ces projets, «  Bridges to Understanding  » (Des ponts pour comprendre) a confié des appareils photos à des jeunes pour qu’ils photographient des moments de leur vie et leur a ensuite proposé de composer et d’enregistrer une histoire à partir de ce que les photos illustraient. Un autre projet, « Rev-2012  », a utilisé une création vidéo et le personnage  Bibliobandido pour encourager les jeunes de villages ruraux à se rendre à la bibliothèque, à apprendre à lire, et à créer des histoires ayant plus de sens pour eux que celles des livres pour enfants produits en masse dans les grandes villes ou dans d’autres pays. Il peut être utile pour une bibliothèque s’apprêtant à tourner ses propres vidéos numériques de consulter les recommandations développées pour un cours au Ghana où l’on apprend les bonnes pratiques de préservation à des personnes réalisant leurs propres vidéos numériques2.

Pourquoi il est plus difficile de conserver des enregistrements audiovisuels que du papier

Les enregistrements audio et vidéo sont bien plus fragiles que le papier. L’ouvrage imprimé n’a besoin que d’une source de lumière pour être lu, l’audio et la vidéo nécessitent une machine complexe. Avec assez peu de soins, on peut conserver le papier plus de cent ans. Mais la plupart des documents audio et vidéo sont enregistrés sur des cassettes qui ont tendance à se détériorer en moins de vingt ans. 

Atelier de formation à la réparation de matériel audiovisuel

Un des problèmes les plus inquiétants autour des enregistrements audio et vidéo est leur obsolescence technologique. Lorsqu’un nouveau format apparaît, les fabricants cessent alors de construire l’équipement nécessaire pour écouter les formats plus anciens, et ils cessent aussi de fabriquer les cassettes vierges nécessaires aux bibliothèques pour copier des cassettes plus anciennes qui se détériorent. Durant les cinquante-sept années d’existence des bandes vidéo, il y a eu plus de cinquante types de formats vidéo (dont l’U-Matic, le Betacam, le Betacam SP, la VHS), et aucun fabricant ne propose aujourd’hui de lecteurs pour ces formats qui soient adaptés à un usage public en bibliothèque3. Pour les enregistrements audio, il y a eu moins de formats au fil de ces cinquante dernières années (la bobine d’un quart de pouce, la cartouche, la cassette audio, la mini-cassette, la micro-cassette, le CD audio) mais nos formats continuent de devenir obsolètes après une dizaine d’années. Si l’on s’en tient à la définition officielle du mot « obsolète  », l’U-Matic, la S-VHS et les cassettes Betamax sont actuellement considérées comme obsolètes aux États-Unis4

Un autre problème encore est la détérioration du matériel de stockage lui-même. Une cassette est très fragile. Un seul pli dans la bande peut faire que toute la cassette se dévide quand on la lit. La chimie de la bande nécessite un environnement de stockage sec, car l’humidité cause une réaction appelée hydrolyse qui peut altérer l’enregistrement de façon irrémédiable. Et les cassettes contiennent des matériaux organiques qui attirent la moisissure. 

Bien que le stockage laser optique (comme le CD ou le DVD) ne soit pas sujet à l’hydrolyse ou à la moisissure, beaucoup de CD et de DVD (particulièrement ceux qui n’ont pas été enregistrés en usine) ne sont plus lisibles au bout d’à peine dix ans. Les formats des fichiers et les dispositifs de sécurité utilisés pour encoder les CD et DVD commerciaux (cda et css) ne fonctionneront plus sur les appareils futurs, et il faudra donc reformater non seulement le support physique mais aussi les contenus de nos CD et DVD.

À cause de tous ces facteurs, les formats audio et vidéo sont très fragiles. Un reformatage est recommandé tous les dix ans environ.

Gérer une collection de matériel audiovisuel

Comment les bibliothèques gèrent-elles leurs collections d’enregistrements audiovisuels ? Le plus important est la gestion et la planification à long terme. Il est aussi essentiel de tenir un registre, sur papier ou dans une base de données numérique.

Chaque document doit être bien étiqueté et consigné dans un registre. Les registres ont besoin de plus d’informations que les catalogues bibliographiques  ; il faut indiquer le format actuel (VHS, cassette audio, DVD), si le document commence à se détériorer, ainsi que l’historique éventuel des reformatages. La bibliothèque doit aussi régulièrement consulter ses registres pour repérer tout le matériel audiovisuel dont le format est sur le point de devenir obsolète. Par exemple, si le dernier lecteur de cassettes audio de la bibliothèque est en fin de vie, il va falloir reformater toutes les cassettes audio de la collection avant que l’appareil ne rende l’âme.

La bibliothèque doit mettre en place un protocole pour reformater avantqu’un format ne devienne obsolète ; une fois qu’un format est devenu obsolète, il est parfois trop tard pour sauvegarder le document. Pour pouvoir appliquer ce protocole, la bibliothèque doit entretenir et vérifier l’état des différents lecteurs et surveiller l’obsolescence des formats ailleurs qu’en bibliothèque. Idéalement, il faut aussi nettoyer les têtes de lecture des lecteurs deux fois par mois (avec un coton-tige imprégné d’une solution d’alcool isopropylique). Et un technicien doit inspecter les machines tous les deux ou trois ans ou en cas de problème. Quelqu’un doit être en charge de vérifier s’il est difficile de se procurer des cassettes vierges ou des lecteurs pour les formats utilisés à la bibliothèque. Cela passe souvent par une inscription à une liste de diffusion qui regroupe les personnes dans la région qui utilisent aussi du matériel audiovisuel ancien. La liste de diffusion peut aussi permettre de discuter de problèmes de réparation et donner des adresses de personnes en mesure de réparer ce type de matériel. Une autre ressource très importante est de mettre en place une coopération et de tisser des liens avec des organismes locaux qui sont davantage concernés par le matériel audiovisuel  : des organismes comme les archives nationales de films ou des chaînes de télévision publiques peuvent donner de très bons conseils sur la façon de gérer l’équipement et peuvent également avoir des techniciens en mesure de réparer des appareils cassés et déterminer des problèmes d’obsolescence technologique du matériel. 

Exemple d'étiquetage et stockage de matériel audiovisuel

La bibliothèque doit stocker ses travaux audiovisuels dans un endroit aussi tempéré et sec que possible. Mais le plus important est que la température des documents doit subir le moins de fluctuations possible. Par exemple, une collection de cassettes ne doit pas être entreposée à côté d’un climatiseur qui fonctionne par cycles, car les passages trop fréquents du froid au chaud abîment la structure matérielle de la cassette. 

La bibliothèque doit surveiller le matériel audiovisuel de façon périodique pour détecter toute trace de détérioration. Une fois de temps en temps, on doit sortir un enregistrement de chaque étagère et l’inspecter physiquement à la recherche de signes de détérioration. Dans le cas d’une bande, il faut regarder si l’on voit de petits résidus métalliques au fond de la boîte. L’odeur de vinaigre est aussi un signe de détérioration. Comme la plupart des problèmes viennent de l’âge des documents ou des conditions de stockage, si on détecte un problème sur un enregistrement, tous ceux qui ont le même format et sont à peu près de la même époque doivent être vérifiés, ainsi que ceux qui sont situés sur la même étagère. Si on trouve un problème de détérioration étendu (un problème de stockage ou de format ancien), la bibliothèque doit entamer un sérieux processus de reformatage de tous les documents en détérioration. 

Une liste des bonnes pratiques pour stocker le matériel audiovisuel peut être trouvée dans 10 Things You Can Do To Care for Your Film, Video, and Audiotape5 et des informations similaires sont aussi disponibles sur MIAP6.

Le reformatage

Comme nous l’avons vu, il faut penser à reformater les documents de nos collections, à la fois parce que le support sur lequel ils sont stockés se détériore, mais aussi parce que les formats deviennent obsolètes (et on ne peut plus trouver l’équipement nécessaire pour les lire). Pour prévenir cette obsolescence, il est recommandé de reformater ce type de document une fois tous les dix ans.

Le monde de la conservation numérique a défini deux concepts utilisés pour le reformatage. On parle de réplicationpour répondre au problème de détérioration physique ou de migrationpour répondre au problème de l’obsolescence des formats. Répliquersignifie copier sur un nouveau support sans rien changer  ; migrersignifie changer le format existant quand on copie le document. Dans l’ère du numérique, répliquersignifierait donc prendre un document sur une disquette 5 pouces ¼ et le transférer sur une disquette 3,5 pouces, puis sur un CD-ROM et enfin sur un DVD. Migrersignifierait reformater un fichier Word Windows 95 et le ré-encoder pour Word 2003, puis enfin pour Word 2011. 

Pour bien faire les choses, il est recommandé de faire une réplication/ migration combinée tous les dix ans. Cela signifie changer à la fois le type de support et le format. Reformater l’U-Matic en VHS, puis la VHS en fichier numérique MPEG-2, par exemple, pour les vidéos. 

Une fois qu’un document est au format numérique, il n’y a plus de problème d’équipementobsolète pour les lire mais il peut subsister des problèmes de formatsobsolètes. Des vidéos encodées avec Quicktime il y a quinze ans ne peuvent parfois plus être lues. Une fois que les fichiers sont au format numérique et stockés sur un disque dur, un ordinateur peut effectuer l’opération de réplication/ migration sans qu’une personne ait besoin de s’asseoir à côté de la machine pour changer manuellement des cassettes et presser des boutons. 

Pour rendre nos documents aussi faciles à conserver que possible et pour réduire la fréquence des migrations, des groupes audiovisuels ont adopté des critères pour identifier les formats durables et de bonne qualité, ainsi que des recommandations. Les recommandations publiées les plus complètes pour les enregistrements audio ont été réalisées par l’Association internationale d’archives sonores et audiovisuelles. L’édition de 2009 contient des recommandations pour la conservation des métadonnées, pour le choix des réservoirs de conservation, et pour une infrastructure de conservation qui nécessite sans doute plus de ressources que celles disponibles dans une bibliothèque locale. Mais il est néanmoins important de lire ces recommandations pour assurer une bonne conservation sur le long terme, et d’y réfléchir. La plupart des directives pour la conservation de fichiers audio recommandent qu’ils soient stockés en format Broadcast Wave Format (BWF) avec une Modulation d’Impulsion Codée (MIC) à une fréquence de 96 kHz et 24 bits par échantillon. Mais il est important de garder à l’esprit que votre format de conservation longue durée ne sera sans doute pas le format utilisé pour montrer le document aux utilisateurs. Si vous utilisez le format BWF pour la conservation, vous devriez faire en sorte que l’ordinateur génère automatiquement des fichiers MP3 pour les utilisateurs. Autant que possible, il faut utiliser des formats non-brevetés, utilisés par un grand nombre d’organismes et de particuliers.

Conclusion

Notre héritage audiovisuel est important, car il aide les jeunes à enrichir leur connaissance de notre passé culturel. Les documents audiovisuels peuvent garder une trace des traditions orales ou scéniques et permettre à des «  tranches  » de culture immatérielle de survivre sous une forme relativement inaltérable. Les enregistrements audio ou vidéo faits de nos jours pourront aussi permettre aux générations futures de se faire une idée de notre culture présente. Les bibliothèques doivent être davantage engagées dans la collecte et la conservation des enregistrements audio et vidéo qui reflètent l’histoire ou la culture locale. Elles peuvent faire preuve de créativité dans la production d’enregistrements du présent. Et certaines de leurs actions peuvent favoriser la créativité et l’alphabétisation des jeunes.

Notes et références

Howard Besser dirige le Programme d’Archives et Préservation de l’Image (Moving Image Archiving & Preservation Program, MIAP) à la New York University, où il est également professeur. Il a enseigné pendant de longues années dans les Facultés de Sciences de l’Information de l’Université de Berkeley (Californie) et de l’UCLA, Université de Californie à Los Angeles, dont il est professeur émérite. Il a publié une cinquantaine d’articles et de chapitres de livres sur des questions technologiques concernant les bibliothèques et les musées, autour de la préservation, le catalogage et les metadonnées, les droits d’auteur et les changements des futures bibliothèques. Il collabore aussi avec de nombreux musées et anime des ateliers à travers le monde.

Bibliographie non mentionnée dans les notes

Howard Besser. « Digital Longevity ». Dans M. K. Sitts ed., Handbook for Digital Projects: A Management Tool for Preservation and Access. Andover Mass., Northeast Document Conservation Center, 2000, p. 155-166. 

Howard Besser. « Hidden Archives of Amateur Cinematic Material: Making Orphan works accessible to scholars ». Dans Photo Archives and the Photographic Memory of Art History. New York, Institute of Fine Arts, New York University, mars 2011, p. 25-26.


Pour aller plus loin

1. Howard Besser, “Hidden Archives of Amateur Cinematic Material: Making Orphan works accessible to scholars”, in Photo Archives and the Photographic Memory of Art History, Part III, p. 25-26, March, 2011. New York: Institute of Fine Arts, New York University.

2. Howard Besser et al. Video At Risk : Strategies for Preserving Commercial Video Collections in Libraries. Section 18, "Guidelines". New York, New York University Library, décembre 2012, p.9

3. Kevin Bradley. Guidelines on the Production and Preservation of Digital Audio Objects. International Association of Sound and Audiovisual Archives, 2e édition, 2009. 

4. Kara van Malssen and Mona Jimenez. 10 Things You Can Do to Care for Your Digital Video Works. New York: New York University Moving Image Archiving and Preservation Program, 2008? (http://www.nyu.edu/tisch/preservation/research/apex/ghana/).

5. Mona Jimenez, Kara van Malssen. 10 Things You Can Do To Care for Your Film, Video, and Audiotape. New York, New York University Moving Image Archiving and Preservation Program, 2008? (http://www.nyu.edu/tisch/preservation/research/apex/ghana/).

6. Moving Image Archiving & Preservation Program (MIAP), New York University.


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