Le Bout du tunnel

Langue : français Auteur : Irène Zangué Lieu d'édition : Yaoundé Éditeur : Éditions Clé Année d'édition : 2002 Collection : Clés de l’avenir Nombre de pages : 67 p. Illustration : Noir et blanc Format : 18 x 13 cm ISBN : 978-2-7235-0154-5 Âge de lecture : À partir de 16 ans
jeune femme accablée portant une lourde bassine sur la tête et un sceau d'eau au bras

Écrit à la première personne par une lycéenne de 17 ans dans le cadre d’un concours d’écriture sur les thèmes de l’insertion sociale des jeunes dans la vie active, la lutte contre la tricherie et la corruption, ce roman n’est cependant pas autobiographique. Le parcours de la narratrice ne nous épargne aucun des travers de la société camerounaise : la belle-famille d’une veuve prête à laisser celle-ci sans argent et sans toit dès l’époux enterré ; l’inconstance des hommes qui fuient leurs responsabilités en abandonnant derrière eux des filles-mères, ou qui monnayent la réussite de leurs élèves contre des relations charnelles ; la corruption permettant d’obtenir un emploi non pour ses compétences, mais par ses relations ; la cupidité de parents prêts à marier leur enfant au premier venu suffisamment riche…

L’héroïne de ce roman, courageuse et déterminée, est l’aînée de deux sœurs qu’elle prend en charge à la mort de leur mère. Combative jusqu’au bout, malgré tout ce qui lui arrive, elle puise son énergie dans une phrase de sa mère : « la vie est un combat et tu as les armes nécessaires : bats-toi comme un homme, bats-toi comme le garçon que je n’ai pas pu avoir ». Il ne lui arrive que des malheurs, soit directement, soit à travers le destin de ses sœurs, et le fait que cet ouvrage écrit il y a une dizaine d’années ait été, dit-on, grandement apprécié lors de lectures à des enfants de la rue à Yaoundé, prouve que l’auteur ne fait pas de surenchère romanesque. Ce livre constitue donc une véritable dénonciation des maux qui gangrènent nombre de villes africaines.

La jeune Irène Zanga fait preuve d’une connaissance certaine des difficultés que peut rencontrer la jeunesse de son pays ; son écriture est agréable, et les dialogues, notamment entre les sœurs, sonnent justes. Elle montre également une grande sagesse par les idées qu’elle prête à son personnage principal tout au long du livre : l’indépendance financière pour les femmes, la valeur du travail ou la solidarité.

Le livre se termine sur une note d’espoir avec la réussite sociale et personnelle de l’héroïne dont la « sorcellerie, c’est le travail acharné » qui seul permet d’atteindre « le bout du tunnel » honnêtement. À déplorer d’assez nombreuses fautes et l’absence du nom de l’illustrateur.

FC