Sankofa N° 10

A journal of African Children’s and Young Adult Literature

Langue : anglais Auteur : Collectif Lieu d'édition : Baltimore (États-Unis d’Amérique) Éditeur : Sankofa Inc. Année d'édition : 2011 Nombre de pages : 92 p. Illustration : Noir et blanc Format : 25 x 18 cm ISBN : 1544-0885 Prix : 25 US $ (particuliers), 35 US $ (institutions)
illustration : femme serrant un arbre de ses bras

Le premier numéro de Sankofa, revue en langue anglaise sur la littérature africaine de jeunesse, est paru en novembre 2002 aux États-Unis. La revue, dont le titre vient d’un mot akan (Ghana et Côte d’Ivoire) signifiant « regarder en arrière », est destinée aux enseignants, étudiants, bibliothécaires, chercheurs, écrivains, illustrateurs et éditeurs. Son but est d’offrir des études sur la littérature de jeunesse en Afrique et dans les pays de la diaspora et de stimuler un dialogue à ce sujet d’un pays à l’autre, ainsi que de faire connaître les nouvelles parutions aux États-Unis d’ouvrages sur l’Afrique, et de contribuer à améliorer leur qualité en signalant les préjugés et les stéréotypes qu’ils peuvent contenir.

Côté littérature africaine, ce numéro propose une excellente étude de Virginia Dike sur l’album au Nigéria : histoire, édition actuelle, stratégies des éditeurs – on peut compléter sa lecture par la présentation que la même V. Dike a réalisée des dix meilleurs albums nigérians, pour le projet IFLA « Le Monde à travers les albums ». D’autres articles étudient les récits traditionnels shona mettant en scène frères et sœurs, la représentation des héroïnes dans les biographies kenyanes pour jeunes et l’utilisation du personnage jeune en tant que narrateur « naïf » dans deux romans sud-africains parus dans des éditions pour adultes et dont l’action se passe au temps de l’apartheid : L'Odeur des pommes de Mark Behr (Lattès, 2010) et Jours d'enfance de Michiel Heyns (P. Rey, 2010). Enfin, une brève histoire de la littérature jeunesse en Éthiopie, que l’on peut compléter par « La littérature pour la jeunesse éthiopienne aujourd’hui » de Michael Daniel Ambatchew.

La section « Littératures de la diaspora » propose trois textes : une étude comparée entre l’autobiographie de l’esclave cubain Juan Francisco Manzano et la version pour jeunes en vers de Margarita Engle (The Poet Slave of Cuba) ; une expérience de lecture à des enfants au Soudan du Sud, où Petit chat où est-tu ? d’Eric Carle provoqua des réactions inattendues de la part de l’animatrice américaine ; enfin, l’étude des personnages féminins du roman Daughters de Paule Marshall, américaine d’origine barbadienne, dont trois romans sont parus en français.

Le numéro se clôt comme d’habitude par un panorama intéressant des parutions récentes aux États-Unis, qui ont concouru en 2011 pour le prix « Children’s Africana Book Awards ». Ce prix littéraire établi en 1991 encourage la publication, aux États-Unis, d’ouvrages de qualité destinés à la jeunesse et présentant une vue juste de l’Afrique. Les titres examinés par le jury sont présentés région par région : Afrique du Nord (6 ouvrages), Afrique de l’Ouest (7), Afrique de l’Est (7), Afrique australe (7) et Afrique en général (2). Deux d’entre eux ont été traduits en français : L’Éléphant du désert de Lauren St John (auquel il est reproché la présentation réductrice du peuple San) et l’excellent roman situé en Égypte, La Pyramide rouge de Rick Riordan (Albin Michel, 2011). L’un des titres a été, chose exceptionnelle, traduit du français (Contes Djerma Nigérien) en anglais : Zarma Folktales of Niger, qui a reçu une recommandation du jury. Un article est consacré à l’ouvrage qui a remporté le prix, Seeds of change : Planting a path to peace de Jen Cullerton Johnson, illustré par Sonia Lunn Sadler, consacré à Wangari Maathai, Kenyane lauréate du prix Nobel de la Paix, sur laquelle ont été publiés plusieurs livres pour enfants en français. Regrettant la tendance de nombreux auteurs nord-américains à présenter le continent comme un seul pays, la revue les encourage à ne pas gommer les particularités nationales, culturelles et linguistiques.

Viviana Quiñones et Françoise Ugochukwu