Grande dame de la lecture au Mali, Dominique Vallet nous a quittés

Assistante technique auprès de l’Opération Lecture Publique (OLP), projet franco-malien, elle a mis en place avec Konoba Kéïta puis avec Fatogoma Diakité, un réseau de quarante-cinq bibliothèques dans tout le pays entre 1977 et 1983 ; d’autres seront créées à Bamako à partir de 1987.

 

Ce réseau exemplaire, pionnier en Afrique francophone, a reçu en 1992 le prix IBBY-Asahi pour la promotion du livre de jeunesse. En effet, les bibliothèques maliennes ont privilégié depuis leur création le jeune public …

 

L’OLP, « une sorte de famille » (voir l’entretien avec Fatogoma Diakité) privilégiait également la formation des bibliothécaires. Ainsi, à l’initiative de Dominique, Geneviève Patte, fondatrice et alors directrice de La Joie par les livres, a animé un stage à Bamako. C'est à la suite de ce stage que le secteur appelé alors « Interculturel »  est né à La Joie par les livres, pour coopérer avec les collègues africains…

 

Pour soutenir l’action des bibliothèques auprès des enfants, Dominique a créé le journal Les Enfants d’abord, avec les contributions des bibliothécaires du réseau et de leurs lecteurs : contes, proverbes, jeux, textes historiques, dessins…

 

En 1992, Dominique a organisé à Bamako un stage international « Ecriture-illustration-édition de livres et de revues pour enfants » : un stage lui aussi fondateur qui a révélé des talents et donné lieu par exemple à la création du journal Planète jeunes, et au célèbre « Pagne-Livre », une idée qui lui était chère.

 

À la retraite, Dominique a choisi de rester au Mali. Elle a créé le CEBA, Comité éditorial bamakois, pour soutenir l'édition du livre de jeunesse – un nouveau « Pagne-Livre » verra le jour, Finigafe, alphabet des animaux, en langue bamanan.

 

Elle s’est aussi fortement investie dans la création des CLAEC, Centres de Lecture et d’Animation Enfantine des Communes de Bamako, réalisés par la ville française d’Angers, jumelée à Bamako, et dont le premier a ouvert en 1993.

 

Cette femme exceptionnelle, d’un grand rayonnement, dont la réflexion à également influencé la politique française de coopération en faveur de la lecture publique dans les pays du Sud, nous a marqués par sa sagesse, sa rigueur, son humour, la place qu’elle accordait toujours aux autres, son sourire lumineux… Que la terre lui soit légère, que son âme repose en paix.

Viviana Quiñones

 

Le décès de Dominique Vallet est pour tous ses amis et les militants du livre et de la lecture en Afrique une très grosse perte. Nous garderons toujours d'elle l'image de son engagement et de sa générosité souriante. Que son action au Mali puisse être poursuivie par chacun de nous à la mesure de ce qui est possible sera le meilleur hommage que nous puissions lui rendre. Toutes nos sincères condoléances à sa famille et nos pensées pour Solo.

Francisco d'Almeida et Jean-Claude Le Dro

 

J'ai appris tardivement le décès de Dominique... C'est une grande dame qui nous quitte mais dont l'oeuvre reste impérissable...
On reconnait le géant...par les traces de ses pas sur la berge...  N'est ce pas? Puisse la communauté professionnelle malienne faire de 
sorte que les traces des pas laissés par Dominique, ne seffacent jamais! Que Dominique repose en paix, après avoir tant donné aux autres... Sincères condoléances à sa famille  en France et en Afrique...
Mariétou Diongue Diop

 

J'ai quitté Dominique pour la dernière fois à l'issu de la finalisation du dernier pagne livre qu'elle m'avait chargé de réaliser avec Malira. C'est à mon retour de Ségou que j'ai été infomé de sa maladie. Je ne peux jamais oublier cette dame qui était maternelle, collègue, bref très, très attachante et joviale. Certains de mes collègue s'amusaient à l'appeler "la grande fille" et elle riait en plaisantant. Le destin commun nous attend tous certes, mais la souffrance qu'à endurée cette battante avant de nous laisser orphelins me fait de la peine. J'esperais sur son retour du coma et si le Seigneur en a décidé autrement, je prie pour que son ame repose en paix et surtout que ses bienfaits l'accompagnent. Dominique ne doit pas etre oubliée par notre cercle litteraire. A toutes et à tous je joins mes condoléances et surtout serrons les coudes pour perpetuer ses innombrables idéaux à l'endroit de la litterature enfantine. Solo doit etre assez grand aujourd'hui et je sais ce qu'il ressent. Courage, courage.
Je vous remercie.

Ali Zoromé