Djou et son épouvantail magique
Culture Sud est une association française à but éducatif, liée au Cameroun. Ses albums présentent un caractère didactique – on se souvient de La Fête de l’arachide du même illustrateur, publié aux mêmes éditions, à la suite d’un concours, et qui nous faisait découvrir la culture de l’arachide. Avec Djou et son épouvantail magique, lauréat du concours 2011, c’est le problème de la protection de l’environnement qui est posé, à propos d’un champ de maïs qu’il faut préserver des oiseaux.
Les moyens traditionnels pour éloigner les oiseaux (le bruit) ayant échoué, l’enfant fait appel à son astuce pour construire un épouvantail qui lui conseille – n’est-il pas magique ? – d’aller voir un adulte. Celui-ci lui donne un pesticide (aucune explication de ce terme). L’enfant s’en méfie et recourt, finalement, à la sagesse de la grand-mère qui lui apprend à mettre de la cendre autour des jeunes pieds de maïs pour éloigner les oiseaux. Si la technique est effectivement efficace, il aurait été intéressant de nous expliquer pourquoi. De la même façon, au nom de quel principe l’enfant refuse-t-il le pesticide ? Aucun argument n’est avancé pour étayer le choix de la tradition contre la modernité. Par ailleurs, le changement climatique lié à la déforestation est expédié en une phrase dont les termes sont sujets à caution : le fait de débiter le bois en billes est-il un facteur aggravant pour le climat par rapport à l’abattage des arbres ?
Finalement, que veut dire l’auteur ? Qu’il faut se méfier des produits chimiques et leur préférer les méthodes traditionnelles ? Peut-on l’énoncer ainsi sans prendre le risque de faire passer l’enfant à côté d’un savoir technique dont tout n’est pas à rejeter ?
L’illustration colorée est agréable, en dépit des maladresses, mais ne sauve pas ce livre au contenu mal défini.
MPH