L’Histoire du chasseur

Langue : français Auteur : Adrienne Yabouza Illustrateur : Antoine Guilloppé Lieu d'édition : Saint-Pierre-des-Corps Éditeur : L'Élan vert Année d'édition : 2017 Collection : Les Albums Nombre de pages : 28 p Illustration : Couleur Format : 31 x 24 cm ISBN : 978-2-84455-477-2 Âge de lecture : À partir de 9 ans Prix : 13.90 €
Un jeune garçon chasse avec son arc dans la jungle. Il porte un pantalon rouge.

Dans la forêt profonde  près du village de Bakando, le brave Pemba Koli attend une proie à flécher. Soudain, il aperçoit Dengbé la gazelle aux « grands et beaux yeux ». Mais ses flèches pourtant si bien ciblées vont se ficher dans un vieil « arbre grand-père » puis dans la terre de la forêt. Pemba Koli ne renonce pas. Il poursuit Dengbé à travers le feuillage dense, et hors de la forêt, au-delà de la rivière, jusqu’à un village ennemi. Alors qu’il est fait prisonnier, la violence surgit : les villageois veulent « le frapper », « le torturer même ». C’est la voix d’une jeune fille qui s’élève pour protester : « il est comme moi, non ? ». Lorsque Pemba Koli la regarde, il reconnaît les grands et beaux yeux de Dengbé la gazelle. Sur le chemin du retour, Pemba Koli se dit qu’il reviendra lui dire la beauté de ces yeux, qui « venaient de le mettre une nouvelle fois au monde ». Un album d’une grande finesse et d’une évidente poésie, où l’écriture sobre et imagée d’Adrienne Yabouza se mêle aux illustrations magnifiques d’Antoine Guilloppé, avec ses fameux jeux de noir et blanc, d’ombres et de lumière, rehaussés ici par des éclats de couleur discrets. La forêt est là, devant nos yeux. A l’image de la gazelle changée peut-être en jeune fille, l’homme et la nature se fondent l’un dans l’autre lorsque la peau du garçon se confond avec le feuillage. C’est d’ailleurs cette osmose avec la nature qui régit tout l’album, c’est la nature qui guide Pemba Koli, qui recueille les flèches destinées à la gazelle, et qui nous mène vers cette conclusion : face à la violence, nous sommes pareils. L’auteure, originaire de Centrafrique, semble ici crier cette évidence, alors que son pays est déchiré par les violences, comme on le lisait déjà dans Comme des oiseaux, présenté plus haut. Son engagement était déjà présent, différemment, dans l’un de ses romans pour adultes, La Défaite des mères (Oslo, 2008).

CE-K