Ma soeur étoile

Les auteurs savent parfois déceler ce qui, au plus intime de leur enfance, semble à la source de leur nécessité d’écrire. C’est ce que suggère ici Alain Mabanckou avec ce texte paru précédemment dans le recueil de nouvelles Enfances (Akoma Mba/Tropiques/Ndzé, 2006, puis Press Pocket, 2008).
Un texte légèrement remanié, auquel le très grand format de l’album et des illustrations en pleine page prêtent une tout autre portée.

Pointe Noire au Congo dans les années 1970. Un enfant rêveur et solitaire de dix ans entretient un dialogue nocturne avec sa grande sœur, disparue bébé, deux ans avant sa propre naissance, petite étoile brillante qui lui dessine dans la nuée le mouton du Petit Prince.Un vrai charme émane de ce texte où, sans rupture de ton et avec le plus grand naturel, les menus faits du quotidien s’entrelacent aux conversations avec l’étoile : l’imaginaire pour déjouer la mort et la solitude ; la lecture pour s’évader du réel ; et la force du merveilleux pour trouver sa place parmi les autres. Les illustrations de Judith Gueyfier entretiennent elles aussi, un heureux dialogue avec le texte, lui donnant un écho poétique et subtile – monde de la nuit où dominent des teintes violines, sourdes ; monde diurne, aux couleurs chaudes et apaisantes ; sans oublier les références au monde littéraire de l’auteur.