Bibliographie Afrique - Octobre 2018
Qu’ils soient publiés en Afrique ou en France, cet automne apporte un choix d’ouvrages qui donnent bonne place aux albums, bandes dessinées et documentaires.
Tant dans le texte que dans l’illustration, légèreté et humour caractérisent résolument certains – livres d’images ou bandes dessinées - (Bébé va au marché) en misant avec gaieté sur les ressorts de l’énumération, du clin d’œil, de l’astuce. Découvrir qu’à l’instar de quantité d’animaux de la brousse on est bien plus utile qu’on ne le suppose, c’est pour Phi l’éléphant (Phi l’éléphant sert à rien), lui qui ne trouvait pas bien sa place, un grand réconfort.
D’autres ouvrages cherchent à aiguiser le regard que le jeune lecteur peut porter sur le vaste monde, ou tout au moins sur des pays sur lesquels il se pourrait bien qu’il y ait beaucoup d’idées toutes faites. Et ça marche dans les deux sens comme dans la BD Akissi. Mission pas possible. Et avec une bonne dose d’humour, ce qui ne gâche rien.
Des romans positifs, ayant pour cadre la RDC et le Cameroun, mettent en scène des jeunes qui choisissent de faire quelque chose de leur vie même si au départ rien ne laissait présager des choix forts : Chanter, pour la jeune Prodige (Le défi de Prodige), s’amender et vivre honnêtement de leur métier pour Victor et Pol (L’Ange gardien : loin du monde comme il est).
Un mythe fondateur transmis de génération en génération éclaire un pan de l’histoire contemporaine d’un pays, le Cameroun (Le Serpent magique) : texte et illustration abondante le mettent à la portée des plus jeunes comme des plus grands.
Ouvrir les yeux, oui. Rémi Courgeon (Tiens-toi droite) y engage avec une apparente légèreté doublée d’un propos féministe et grave en se penchant sur ces scènes récurrentes : le quotidien des femmes d’Afrique qui « portent » d’un bout de la vie à l’autre. Ouvrir les yeux avec beaucoup de gravité lorsque sont révélés ces drames indicibles que vivent les migrants. De la terre à la pluie y invite dans un ouvrage très fort reposant sur une création graphique quasi animée. Ouvrir les yeux encore, c’est aussi le propos de la BD Morts pour la France : Thiaroye 1944, explorant les pages noires d’une histoire coloniale qui reste à éclairer.
Quant à la presse magazine (Planète J’aime lire et Planète Okapi), avec son actualité sur le monde au présent, son côté divertissant autant qu’informatif, on sait toute l’importance durable qu’elle peut avoir auprès des jeunes en les reliant de la manière la plus vivante et en élargissant l’horizon.
Bonnes lectures !