Aguène et Diambone, mères des « Sérères » et des « Diolas »

d’après l’œuvre de Saliou Sambou

Langue : français Auteur : Adapt. Mariame Kanté Illustrateur : Lamine Diémé Lieu d'édition : Dakar Éditeur : BLD Année d'édition : 2010 Nombre de pages : 48 p. Illustration : Noir et blanc Format : 18 x 11 cm ISBN : 978-2-916859-09-5 Âge de lecture : À partir de 10 ans Prix : 1500 CFA, 6 €. Distribution France : Anibwé
deux jeunes filles souriantes portent un panier de poissons; femme plus âgée en arrière plan

Les soeurs jumelles Aguène et Diambone sont la fierté de leurs parents, et par leur beauté et leur bonne éducation, celle de tout leur village du Sud du Sénégal. Amies avec le patriarche Kagoundia, elles parviennent à apprivoiser la vieille sorcière Djibambou Kani. Du moins le croient-elles, car la vieille femme va en fait utiliser les jeunes filles pour se venger du village : elle leur conseille de pêcher un jour interdit, et les jumelles disparaissent en mer. Le village organise leurs funérailles symboliques, mais Aguene et de Diambone survivent, et après bien des péripéties, donnent naissance aux peuples sérères et diolas. Leurs sœurs cadettes, Maan et Débo, parties à la recherche de leurs sœurs, seront à l’origine des peuples lébou et halpular. C’est ainsi que Diolas et Sérères, Lébous et Halpulars, sont cousins et, suivant la volonté de Kagoundia, tenus à un devoir de bonne humeur et d’entraide.

La brève postface explique que le « cousinage à plaisanterie » est le moyen que les ancêtres ont trouvé « pour réguler les tensions sociales et prévenir les guerres entre voisins ». En effet, le récit est une adaptation de Aguène et Diambone (Dakar, Niamagne Édition, 2005) de Salou Sambou, haut fonctionnaire sénégalais impliqué dans le processus de paix en Casamance, convaincu du besoin de prendre en compte la culture dans la résolution des conflits, considérant la nation comme composée de différents groupes alliés.

Cette adaptation (47 pages écrites en assez gros caractères, avec quelques illustrations et des explications de termes en bas de page) est donc destinée à mettre ces beaux mythes fondateurs à la portée du jeune public. Il n’est cependant pas certain que le lecteur arrive à suivre facilement l’histoire, à cause d’une succession d’allers et retours entre le devenir des héroïnes, la réaction de leur village et le combat des âmes de Kagoudia et Djibambou Kani. L’apparition des Lébous et des Halpularsà travers le destin des sœurs cadettes d’Aguene et Diambone rend l’histoire un peu plus confuse encore.

FC et MPH