Kaléta
Croisant un groupe d’enfants portant le masque du kaléta, Halefa se souvient de son adolescence : à l’approche de la sortie du masque quelques jours avant Noël, elle demande à faire partie du groupe. Si ce masque est un divertissement d’enfants, il n’en demeure pas moins que c’est un masque porté par les garçons. La réaction du groupe est unanime. Il n’en est pas question. Mais le grand-père qui ne saurait rien refuser à sa petite-fille insiste auprès des enfants pour faire accepter leur cousine. Et il fait promettre à sa petite-fille de respecter les interdits à l’intérieur du groupe. Elle pourra ainsi au pied levé remplacer son cousin dans la danse le jour où il est malade. Après ce récit, Halefa montre le masque à son fils et lui promet qu’il le portera à son tour. Cette histoire s’inscrit ainsi dans la transmission d’une tradition tout en acceptant les transformations de la société.
L’égalité des genres fait partie des objectifs du millénaires pour le développement et y a-t-il meilleur vecteur que le livre pour faire avancer cette idée ? Kaléta pose bien le problème de l’héritage d’une tradition et de sa transmission dans la discontinuité culturelle. Ce livre a reçu la mention spéciale du jury du prix Hervé Gigot en 2018. (MPH)