[Eau]

Cet album se distingue tout d’abord par la beauté majestueuse de ses illustrations, typiques de l’art tribal Gond. Dès l’ouverture du livre, elles se détachent, sous forme de miniatures, sur le fond jaune des pages de garde. Allons plus loin : chaque double page est composée d’une illustration pleine page et d’un texte plus ou moins long lui faisant face, également accompagné d’une illustration plus ou moins grande, selon l’espace disponible.

Subhash Vyam, artiste indien natif d’un petit village sans eau courante, nous raconte ici la relation de son village à cette ressource si précieuse, dans un texte autobiographique qui mêle conte, récit de vie et réflexion philosophique. Le respect de la nature marque chaque aspect de la vie au village : les habitants dépendent de la nature pour survivre, alors que la nature n’a pas besoin d’eux. Même quand un puits est creusé au village, et que les habitants n’ont plus besoin de parcourir des kilomètres à pied pour trouver de l’eau, ils n’en tirent que l’eau strictement nécessairepour leur utilisation quotidienne. Installé à la ville, l’artiste compare le gaspillage de l’eau dans son nouvel environnement avec la gestionparcimonieuse et respectueuse faite au village. Quand le projet d’une création de barrage en amont du village se fait jour, l’artiste réalise la précarité de l’écosystème de son village natal et de notre planète en général...

Un superbe ouvrage pour nous faire prendre conscience, avec finesse, de tout ce que nous devons à la nature et de nos obligations envers elle.