Su et Njaamgodo

Contes ngambayes du Tchad

Langue : français Auteur : Dingamtoudji Maikoubou Illustrateur : Florent Laine Lieu d'édition : Paris Éditeur : L’Harmattan Année d'édition : 2010 Collection : La légende des mondes Nombre de pages : 81 p. Illustration : Noir et blanc Format : 22 cm x 14 cm ISBN : 978-2-296-12603-9 Âge de lecture : À partir de 10 ans Prix : 11 €
 trois enfants autour du feu en écoutant un adulte

L’auteur ouvre ces dix-sept contes – courts pour la plupart (2-3 pages) – par une intéressante introduction sur les contes et les fables en général, leur différenciation, leur rôle dans l’éducation traditionnelle (position distincte de celle qu’en propose Léopold Sédar Senghor dans sa préface aux Nouveaux contes d’Amadou Koumba de Birago Diop) et par une présentation éclairante du peuple ngambaye (ainsi dénommé par l’administration coloniale) du sud-ouest du Tchad.

L’auteur dit avoir réuni des contes éparpillés jusque là, « en leur donnant une nouvelle forme, tout en gardant leur esprit et leur style », leur collecte et leur publication constituant pour lui une contribution précieuse pour lutter contre la disparition des traditions orales africaines.

Ces contes peuvent être étiologiques (« La colombe, la civette et le hérisson », « Le caméléon et le margouillat »), révélateurs pour nombre d’autres, avec la pointe d’humour qui convient, des trésors de ruse qui animent les animaux (« L’antilope-cheval et le crapaud ») tout comme les humains (« La Femme qui mangea la pintade »). Un autre donne une touchante illustration de l’amitié qui unit un lion et un chef de village (« Les deux amis »). Beaucoup intègrent le personnage de Su, « type caricatural du beau parleur, farceur et tricheur, naïf, téméraire, imprévoyant et aigrefin… », engagé dans des exploits fantastiques et féeriques, des ruses séductrices. On le retrouve sur un autre registre, fort savoureux, dans « Su et Njaamgodo » qui donne son titre à l’ouvrage. Ce dernier conte se déroule sur le rythme des échanges successifs où les objets du troc s’avèrent de plus en plus étranges… le dernier n’étant autre que la future épouse de Su qui s’enfuira.

Une lecture tout à fait agréable pour des histoires bien enlevées, ponctuées de quelques dessins en noir et blanc, d’autant plus appréciable qu’il n’existe plus de recueils de contes ngambayes disponibles (en revanche, L’Harmattan a publié, du même auteur, en 2004, Proverbes et dictons Ngambayes, et en 2006, une étude sur la femme dans la société ngambaye).

ML