Noura la petite farceuse
La première moitié de cet album à l’italienne présente une jeune Noura coquine, téméraire, comédienne, insupportable même, et pas la dernière pour imaginer des mises en scène rocambolesques semant la panique au village. Mais dans la vraie vie, elle n’est pas du tout comme ça, Noura, même si l’auteure Annick Assémian s’était employée à le faire croire avec force détails ! Elle est timide, moquée, pas heureuse et un peu… grassouillette. En fait, son rêve profond serait de devenir la petite fille farceuse, enjouée, dont nous pensions avoir fait connaissance. Alors, pourquoi ne pas suivre les conseils si encourageants de sa mère ? Noura tente de le faire, et ça marche.
La résolution heureuse de ce repli sur soi paraît cependant un peu miraculeuse et idéalement exemplaire. Mais la souffrance de l’enfant bloqué dans l’expression de la nature profonde qu’il se pressent est en soi un sujet fort que, d’ailleurs, l’attention de la mère souligne. Une idée intéressante, des illustrations picturales dont certaines ont une vraie force. L’histoire de Noura la petite farceuse est « pour tous les enfants différents », précise la page de titre… Pourquoi pas pour tous les enfants ?
ML