Afrique, notre mère magnifique

25 merveilles d'Afrique et autres étonnements

Langue : français Auteur : Marilyn Plénard Lieu d'édition : Paris Éditeur : À dos d'âne Année d'édition : 2017 Collection : Les carnets de merveilles Nombre de pages : 83 p. Illustration : Couleur Format : 23 x 18 cm ISBN : 978-2-37606-055-0 Âge de lecture : À partir de 11 ans Prix : 15 €
Le visage d'une jeune femme souriante.

Attention : livre problématique. Une abondance d'informations, souvent très intéressantes, une abondance d'images dues à une pléiade de photographes (crédits à la fin de l'ouvrage) et souvent de qualité. Mais comme dans le conte du gâteau cent fois bon, le résultat une fois cuisiné est plutôt indigeste.

Il n'y a aucune introduction précisant les intentions du propos, qui semblerait au premier abord sous-tendu par la géographie : en général, un thème est situé dans l'un des pays retenus par l'auteur, qui figurent sur une carte au début du livre. Doit-on en déduire que les autres n'ont rien de merveilleux ? En fait, la structure est thématique : on va passer en revue, avec des exemples, les traditions orales, les masques, les paysages, les origines de l'humanité (l'Afrique est notre mère), l'architecture traditionnelle, les pasteurs nomades, la faune, la flore, la médecine, l'éducation, et à la fin de l'ouvrage, des histoires de violences, qui semblent appartenir au passé, colonial ou plus récent pour le Rwanda ou l'Afrique du Sud. Si chaque thème est plus ou moins rattaché à un pays, on voit bien qu'il dépasse ses frontières, mais ça n'est jamais très clair. L'essentiel du texte est de nature documentaire, mais il est ponctué ça et là de brefs contes traditionnels, voire de petits poèmes.

L'Afrique célébrée ici est traditionnelle et rurale. Il n'y a pas un mot sur l'Afrique urbaine, pourtant en plein développement. Les actions  de développement sont décrites comme étant le fait du secteur privé à but lucratif ou non. Il n'y a rien sur le développement économique global, rien sur les problèmes et les réussites liées à la mondialisation. On baigne dans une sorte d'idylle campagnarde, à peine troublée  par des atteintes à l'environnement, que combattraient d'efficaces mouvements issus de la société civile.

L'auteur a l'intention louable de mettre en valeur les réussites des femmes africaines d'aujourd'hui, et en cite un grand nombre. Mais à force le propos devient caricatural : pas un seul héros africain à la une, sauf discrètement dans un petit encadré Léopold Sédar Senghor, et à la fin, Monseigneur Desmond Tutu, et Nelson Mandela. On pourrait déduire de ce parti pris que la condition des femmes africaines est au monde la plus enviable !

La mise en page est très confuse, avec sur chaque double page une mosaïque de texte à lire en continu, de photographies pas toujours légendées et d'encadrés, dont le texte est souvent en blanc sur une couleur claire, donc peu lisible. Le ton est souvent grandiloquent. De Fanta Damba, griotte moderne, l'auteur dit : « Plus que douée, elle n'est que grâce. Fabuleusement belle, sa simplicité est sans limites. »... Il n'y a aucune piste bibliographique pour aller plus loin.

CR