Capito, un mouton particulier
Au temps où se déroule cette histoire, les animaux (sauvages et domestiques) parlaient, et vivaient dans un village proche de celui des hommes. Quand ces derniers furent décimés (faute d'hygiène) par le choléra, la communauté des animaux sombra dans l'anarchie. C'est alors que Capito, un jeune mouton chez qui son ancien maître avait décelé des talents de leader, prit les choses en main. Il se rendit dans un autre village (peuplé d'humains) et observa avec admiration leurs façons de faire. Revenu au pays, il exposa à ses compatriotes animaux, sous le charme, les multiples merveilles que les humains étaient capables d'accomplir : des merveilles techniques, allant des hôpitaux aux cure-dents, et des merveilles d'organisation, telles que le code de la route, les échanges monétaires et le tri sélectif. Capito mit en place un enseignement professionnel pour permettre aux animaux de devenir des artisans compétents et capables de coopérer entre eux. Il put ainsi organiser une compétition qui donna lieu à des distributions de prix, et fut alors choisi comme roi, avec le droit de désigner son successeur… et créa la première compétition de métiers.
Le discours politique qui sous-tend ce « conte documentaire » est très explicite : il s'agit d'une défense et illustration sans nuances du développement économique, dont on n'évoque à aucun moment les possibles effets pervers, et de la monarchie absolue. Si le sujet est important – parler du développement aux enfants – son traitement ici pose question…
Bonnes illustrations de Japhet Miagotar (voir Cargaison mortelle à Abidjan), alternant stylisation quand on représente les personnages, et précision figurative quand on représente des objets techniques. En revanche, le texte est long et d'un didactisme pesant.
CR