Sanae la petite bonne
Une petite campagnarde est arrachée à sa famille (avec l’accord explicite de son père) pour aller travailler à Marrakech dans une famille fortunée. Tout est fait pour la rendre malheureuse : on lui rase la tête par crainte des poux, on lui donne de nouvelles hardes parce que ses vieux habits sont laids et sales, on la confine dans un réduit sinistre où le matelas qui lui sert de lit est taché, sans drap, recouvert d’une vieille couverture sale et insuffisante pour la protéger du froid.
Elle mange les maigres restes de la famille, travaille du soir au matin, subit les remarques et les coups de sa patronne, et les deux enfants de la famille s’ingénient à l’humilier et à augmenter sa charge de travail. Elle finit même par être violée par le fils de la maison, un adolescent gras et déplaisant que sa mère adule. Seul le père de famille, souvent retenu loin du foyer par ses occupations professionnelles, montre un peu d’humanité envers la petite bonne.
Martyrisée, elle finit par s’échapper et échoue dans la rue où elle rencontre une bande d’enfants qui compte plusieurs filles au destin semblable au sien. Elle trouve dans ce groupe chaleur et solidarité. Elle s’en sortira grâce à une association qui prend en charge les enfants des rues.
Malgré l’accumulation de souffrances et de vexations, malgré le côté manichéen du roman, on ne peut que croire à la vraisemblance du récit.
IP