Quel destin et quel engagement dans ce récit écrit à la première personne du pluriel par une femme médecin guinéenne ! Dès les premières lignes, on comprend que la lutte contre l’excision est le combat d’une vie pour supporter un traumatisme de l’enfance présenté comme un traumatisme collectif. Le jour dont il est question a lieu le 7 août 1972 et a été préparé minutieusement par tous les membres féminins d’une famille pendant que les enfants étaient en vacances au village et sans que les parents directs soient vraiment au courant. L’opération a eu lieu en prenant par surprise ces toutes jeunes filles.
Une petite fille trouve un fil rouge. Ce fil rouge la conduit dans les rues de la ville. Suivons-les. Des détails incongrus apparaissent dans les scènes de la vie quotidienne. Le fil rouge s'introduit dans une maison, puis dans une autre, voire dans l'intimité d'un appartement. Parfois, on perd le fil... On le retrouve dans un jardin public, accroché à un banc, puis, emmêlé aux branches d'un arbre.