Aya de Yopougon : tomes 5 et 6
Voici les cinquième et sixième tomes de cette série qui fait chavirer les cœurs et rencontre un succès bien mérité en Afrique, en Europe, ou encore, en Amérique... Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, auteur et illustrateur de cette bande dessinée à la touche africaine et plus précisément à la manière ivoirienne, nous plongent dans des aventures palpitantes, drôles et très humaines, conjuguant divertissement et sagesse. Les vies d’Aya, Bintou, Adjoua et de leur famille suivent leur cours, à la fin des années soixante-dix, à Yopougon, un quartier d’Abidjan, mais aussi à Paris où vit désormais l’un des personnages. Des intrigues croisées bien ficelées permettent aux auteurs d’aborder avec sensibilité, toujours de manière très vivante, spontanée et pleine d’humour, des questions importantes : les nouvelles « églises » qui extorquent de l’argent aux fidèles et dont les « prêtres » se proclament guérisseurs, les violences des hommes envers les femmes, les difficiles relations entre belle-mère et belle-fille ou entre un père et son fils, le rejet de l’homosexualité, l’immigration et, en France, le comportement des familles face à une hospitalisation ou l’obtention d’un titre de séjour… Les images, dans des décors qui savent se renouveler, sont toujours un régal. Une série véritable chef d’œuvre de la littérature africaine. On peut lire dans Takam Tikou les articles suivants : « Aya de Yopougon rencontre Marguerite Abouet » et, sur la réception dans les bibliothèques africaines, « Bandes dessinées et bibliothèques : des lecteurs qui restent sur leur faim ».
DS et VQ