Camp Paradis
Le roman se situe dans une Afrique où règnent les conflits ethniques. Des miliciens brutaux et violents, opposés au gouvernement en place, cherchent à prendre le pouvoir aussi bien politique que financier. Loin de la capitale, et comme au milieu de nulle part, le « Camp paradis » accueille les enfants en déshérence comme ceux que leurs parents ont amenés là pour les mettre en sécurité. Sous la houlette de ‘Pa et ‘Ma, couple âgé improbable, plusieurs filles et garçons apprennent à vivre en quasi autarcie. Jusqu’au jour où la menace se rapproche. Armés et menaçants, des miliciens viennent réclamer aux membres du camp un pactole mystérieusement disparu. Il faut donner cet argent pour avoir la vie sauve. La vie au Camp Paradis va s’en trouver définitivement bouleversée…
Boris, le narrateur de l’histoire, fils de marchand d’armes, réussit à nouer des amitiés dans cette île au milieu de la brousse. Mais il connaît également les pires moments quand la mort vient frapper à la porte. Et c’est sans doute le reproche que l’on peut faire à ce roman : son caractère dystopique est poussé à un tel extrême que l’on en sort sacrément écorché. J-P Nozière réussit, certes, à créer émotions et tensions, plongeant les lecteurs dans un récit haletant d’angoisse, mais il n’épargne rien non plus de la tragédie et de la mort, ne laissant apercevoir qu’à la toute fin une mince lueur d’espoir. Et l’on peut regretter qu’une fois de plus, l’Afrique dans son ensemble soit stigmatisée par les images d’une violence sanguinaire effrénée. De quoi conforter les lecteurs dans les idées déjà largement colportées par les médias d’un continent forcément instable, violent et sanguinaire. De quoi dégoûter également à jamais les lecteurs occidentaux de mettre un jour le pied en Afrique sub-saharienne. Dommage que la force du roman soit mise au service de cette vision-cliché du continent. Et un peu tôt tout de même, quand on a 14 ans.
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