La Petite mangue rebelle

Dès le début, l'auteur situe le récit : il s'agit d'un conte d'avertissement, raconté par un père à des jumeaux de plus en plus indisciplinés (mais quand même plutôt à l'intention de sa fille...).

Or donc un grand manguier poussait non loin d'un village et portait de nombreuses mangues, régulièrement ramassées à maturité par les villageois. Et sur ce manguier se trouvait une petite mangue encore verte, mais animée d'un esprit des plus contestataires. Les grosses mangues jaunes avaient beau la mettre en garde, le petit fruit voulait à toutes forces connaître sans attendre la consécration d'une vie de mangue : être choisie, mangée et renaître sous forme d'arbre quand son noyau aurait été planté. À force de volontarisme, la petite mangue réussit à jaunir et à choir, mais fut recrachée aussitôt car elle était restée aussi dure qu'acide... S'ensuit un dialogue avec un jeune manguier, où la petite rebelle comprend son erreur, puis une dissertation sur les méfaits de la déforestation. Quelques péripéties plus loin, la petite mangue repentie est pardonnée et peut enfin devenir un bel arbre qui à son tour saura avertir les nouvelles petites mangues.

Tout cela est au service d'une morale plutôt conservatrice, mais c'est raconté avec verve, humour et imagination. L'auteur a le plus souvent recours au dialogue, ce qui rend la lecture vivante. Et la petite mangue toute insolente qu'elle soit n'en est pas moins rigolote et attachante. L'auteur sait aussi dire au passage que si les enfants doivent obéir à leurs parents, les parents doivent aussi comprendre que la révolte est une étape normale de l'adolescence.