Le Père Noël va à Gagnoa

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Le grand frère de la narratrice est l’objet de la colère quasi muette de sa mère. Des sourcils froncés sur la page de gauche, une unique réprobation sans explication sur la page de droite : « Valéry ! » Mais qu’a donc bien pu faire ce grand frère pour provoquer l’ire maternelle ? Le suspens dure au cours de double-pages où la petite sœur s’interroge en repensant à la journée qui vient de s’écouler sereinement entre lac, montagne et arbres fruitiers. Pendant ce temps-là, nous tournons les pages et notre regard est attiré par un tout petit pot de miel présent sur chaque numéro de page comme un rappel du titre et une annonce du dénouement.
Mostafa et Lalla Fatima, deux petits vieux amoureux, vivent dans une maison tout en sel. Il est tout en sel, elle est tout en sucre. Ils s‘aiment mais se chamaillent parfois. Voilà qu’un jour ça dégénère. Il la met dehors. Elle se retrouve sur les routes, puis elle se construit une petite maison. Mais elle a le cœur gros. Elle voudrait pleurer mais elle a peur que ses joues fondent. Alors le ciel lui propose de pleurer à sa place… et la maison de Mostafa commence à fondre. Lalla Fatima acceptera-t-elle de le sauver et de l’accueillir dans sa maison ?
Publié en 2004 aux éditions Gallimard dans la collection Haute Enfance, ce récit autobiographique de Daniel Maximin nous plonge au cœur de l’île aux belles-eaux, le nom amérindien de la Guadeloupe.
Le village de l’îlet Bois de couleur est un village paisible, en bordure de la forêt qui lui a donné son nom. C’est un bois magnifique avec des essences d’arbres rares : bois maigre aux minuscules fleurs roses, immenses tans rouges, bois de nèfles aux petites fleurs rosées, tamarins tortueux ou brandes aux troncs noueux.