Les Mangeuses de mérous

Langue : français Auteur : Sonia Geran Donel Lieu d'édition : Rungis (France) Éditeur : La Doxa Année d'édition : 2014 Nombre de pages : 100 p. Illustration : N/A Format : 18 x 13 cm ISBN : 978-2-917576-28-1 Âge de lecture : À partir de 14 ans Prix : 10 €
Portrait de trois jeunes filles sur fond orange-brun

Les « mangeuses de mérous », ce sont trois collégiennes gabonaises, Dana, Joëlle et Marina, de familles modestes, très jolies et amies pour la vie. Leur quotidien n'est pas facile : leurs proches sont plus ou moins attentifs et elles souffrent de problèmes d'argent qui peuvent mener au drame - le petit frère de Dana meurt dans un hôpital, faute de pouvoir payer son admission. Ils sont d'autant plus difficiles à supporter quand la richesse des autres s'étale sous leurs yeux. Et c'est sous l'influence d'une mauvaise conseillère que les trois amies vont se lancer dans une carrière dangereuse, celle de « mangeuses de mérous ». Les mérous, ce sont ces hommes aisés qui monnayent la compagnie de nymphettes dans des lieux de plaisir. Au début, tout semble bien se passer : les mérous payent sans trop exiger, et les demoiselles s'amusent, s'étant bien promis de ne pas aller trop loin. Mais elles manquent d'expérience et les pièges vont se refermer sur elles : piège du désir, piège de la grossesse non-désirée, piège de l'amour qu'on éprouve à son cœur défendant, avec pour Marina la rebelle les pires conséquences, le viol et le VIH. Il s'agit bien sûr d'un récit de mise en garde, mais il est sauvé de la moralisation larmoyante par le ton de l'auteur, toujours alerte et dynamique, par une langue familière et colorée, et par une analyse psychologique assez fine des différents personnages : ainsi à la fin, Joëlle qui est la plus prudente et la plus prude ne se voit pas grandie en refusant d'aller rendre visite à Marina atteinte du sida. L'auteur ne porte pas de jugement appuyé sur ses héroïnes, n'élude pas la description explicite des vertiges de la sensualité et dépeint avec verve la vie du quartier et les relations compliquées entre Gabonais et expatriés. Un roman tonique pour les jeunes filles encore naïves et les autres.

CR