Maya et Taya
Maya est un beau bébé, mais son père s’apercevant de son handicap (atrophie des membres), décide de l’abandonner dans la forêt, car « voyez-vous, cela existe (…) des gens qui ont peur des malades ».
Recueillie et élevée par une lionne, Maya grandit dans la savane, puis se retrouve seule à la mort de sa mère adoptive. Devenue une jeune fille au ravissant visage, elle rencontre Taya, un étranger avec lequel elle se lie d’amitié. Sa vie devient plus douce jusqu’à ce que le jeune homme brise le pacte qui les lie : Maya se métamorphose alors en oiseau et disparaît…
Ce conte est dédié « aux nourrissons qui furent arrachés à la vie » et « au chagrin de leurs parents », annonçant ainsi le thème de l’abandon des enfants handicapés ; seule la lecture de la dernière page annonce l’espoir. Mais cela reste un conte, avec de la magie (dont le pouvoir est peut-être à rapprocher de celui de la tolérance ?) qui évoque le recours à la nature protectrice (la lionne), le courage, l’amitié, la déception et surtout la peur de la différence. Ici, ce n’est pas le phénix qui renaît de ses cendres, mais les larmes de l’oiseau qui redonne vie à l’être aimé.
Le fond du sujet, le rejet de l’enfant handicapé, est grave et son traitement, sous la forme d’un conte à destination de jeunes lecteurs, ouvre à une prise de conscience nécessaire.
Cette réédition bienvenue d’un ouvrage paru en 1990 aux éditions Jamana (Mali), offre à un texte d’une belle écriture classique, une nouvelle mise en pages, tout en conservant les beaux dessins d’origine en noir et blanc. Quoiqu’un peu sombres, ils accompagnent agréablement un texte dont la taille des caractères aurait sans doute gagné à être plus grande, pour une lecture plus aisée.
FC