Mon singe a le vertige...
La couverture montre la moitié d’un personnage au premier plan. Ses cheveux coupés très courts et sa chemise entrouverte sur un maillot font penser à un garçon, mais ses traits fins évoquent aussi une fille. À l’arrière-plan, un autre personnage, très clairement une femme cette fois, regarde le premier d’un air dubitatif. Alors que le titre du livre questionne, cette illustration au contraire évoque avec justesse le contenu du roman : une jeune fille mal dans sa peau va parvenir à imposer l’ambiguïté de son identité et finalement conquérir de haute lutte le droit de changer de sexe.
Il faut saluer ici l’audace de l’auteur qui porte aux yeux de tous un sujet de société extrêmement problématique dans les sociétés africaines actuelles. En racontant l’itinéraire de Camille/Jean-Camille comme un véritable parcours du combattant, l’auteur souhaite susciter la compréhension voire la connivence des lecteurs. En cela même, le roman mérite d’être salué, bien qu’il ait mérité un travail éditorial plus en profondeur pour éviter la lourdeur de certaines démonstrations et tournures de phrase. Une réflexion courageuse et salutaire pour des lecteurs à l’âge des interrogations profondes sur leur image et leur identité.
KB