Toula, l'amour interdit

Toula est infiniment belle mais repousse tous ses prétendants tandis qu’elle s’aperçoit qu’elle frissonne au contact du fils de son frère. La force de son désir semble la faire marcher sur des braises et les conseils du vaudoun ne parviennent pas à la réfréner. On retrouve ici la plume imagée et fiévreuse de l’autrice de Sitou et la rivière de la nudité pour un conte sur le tabou de l’inceste. Ce dernier est réaffirmé de façon très claire et sans ambiguïtés à la dernière page « pour le bien des enfants et de la communauté tout entière », autrement dit, non pas au nom d’une quelconque considération morale ou religieuse mais en raison des risques encourus par la descendance de personnes de « sang identique ». Mais si l’autrice interpelle avec raison le lecteur à la dernière page : « L’amour doit-il nous conduire à faire des enfants condamnés dès leur naissance ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? », son talent de conteuse semble être mis au service de ce désir hors normes dont la force irrésistible conduit à quelques pages d’un érotisme clair et simple. Et on sait gré à l’autrice de ne pas trop punir ses personnages ! Le second conte, animalier et anthropomorphe, en revanche, est sans doute moins intéressant.