Jeunes, ne devenez pas père ou mère trop tôt

Pièce de théâtre à caractère médical de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles

Langue : français Auteur : José Bau Diyabanza, avec la coll. de Muana Toko Ditadi Lieu d'édition : Kangu-Mayumbe Éditeur : Centre pour la Promotion de la Santé Année d'édition : 2007 Nombre de pages : 62 p. Illustration : N/A Format : 21 x 14 cm ISBN : [sans ISBN] Âge de lecture : À partir de 14 ans Prix : 1 € (RD Congo), 1,60 € (Europe)
Couverture de : Jeunes ne devenez pas père ou mère trop tôt

Une « pièce de théâtre à caractère médical de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles » créée par José Bau Diyabanza pour le Bureau d’études et de recherches pour la promotion de la santé en République démocratique du Congo, qui publie, entre autres, une collection « La santé par le théâtre ».

Il s’agit, dans cette pièce, de traiter des risques liés à une sexualité non contrôlée – grossesse précoce, maladies sexuellement transmissibles – et de la misère psychologique et sociale qui en découle.

Une jeune fille ravissante et prude se laisse circonvenir par une amie qui l’initie à la sexualité et à la prostitution. Plaisir et cupidité vont de pair. En parallèle, nous avons l’univers masculin : le jeune lycéen, profiteur, qui escroque son copain riche et naïf, les profs qui se laissent facilement séduire et corrompre autant par l’argent que par les charmes de leurs élèves…  L’ensemble, sur fond de société où les fonctionnaires tardent à toucher leurs salaires, où les mères ne sont pas sures de trouver de quoi préparer le repas, où l’opulence peut s’étaler sans pudeur.

Cela se termine mal pour les deux héros manipulés : le jeune naïf meurt du sida, après avoir consulté un charlatan ; la jeune fille contaminée, enceinte, s’enfuit loin de sa famille et mendie dans les rues de la ville avant de rencontrer une équipe médicale qui la sauvera.

Que font les adultes ? Le père est souvent absent, la mère semble incapable de proposer autre chose qu’un discours moralisateur à sa fille adolescente dont elle perçoit les changements sans pouvoir en parler simplement et clairement. Les enseignants sont lamentables. On a du mal à croire que les adultes soient aussi peu responsables en dehors de l’équipe médicale qui, en quelques jours (et contre toute vraisemblance), remettra la jeune fille sur pied.

Les catastrophes décrites sont plausibles séparément, mais leur accumulation et leur concentration sur si peu de personnes rendent la situation caricaturale. Les caractères sont eux aussi sans nuance. Aucun personnage ne peut servir de repère ou d’exemple par ses remarques ou son comportement, et les hésitations de l’héroïne sont trop vite balayées pour être crédibles. Néanmoins, on peut admettre que c’est la loi du genre et le côté dramatique touchera peut-être les jeunes.

Le théâtre est souvent utilisé en Afrique pour sensibiliser aux problèmes de société. La troupe Atelier Théâtr’Actions créée par l’auteur travaille dans ce sens : c’est un « Théâtre qui consiste le plus souvent à élaborer un scénario illustrant une lutte ou recélant une démonstration pédagogique tout en faisant participer le public à la pièce » (http://www.fdh.org/Jose-Bau-Diyabanza-figure-de-proue.html). Si la pièce est montée avec des lycéens pour des lycéens et leurs parents, on peut gager qu’elle servira de point de départ à des discussions passionnées, surtout si le travail de réflexion est conduit par des adultes plus responsables que ceux de la pièce.

MPH