[Abou Karkoubeh, Monsieur Bazar]
أبو كركوبة
Abou Karkoubeh, « Monsieur Bazar », est un homme seul qui ne peut s’empêcher d’accumuler chez lui tournevis, bouteilles de toutes sortes, casseroles et couverts, papiers, clés... Sa maison en est pleine et bientôt, il ne reste plus de place pour lui. Il dort et vit sur son canapé jaune, l’unique endroit encore vide de sa demeure. Le narrateur, un enfant du quartier, et ses amis s’inquiètent pour cet homme et décident de l’aider. En son absence, ils vident sa maison. Mais Abou Karkoubeh ne quitte pas son canapé jaune pour autant. Petit à petit, il se remet à remplir les lieux de mille et un objets. En grandissant, le narrateur apprend que cette frénésie de rassembler tout et n’importe quoi reflète en réalité un grand vide affectif. Un jour, une comptine chantée par des enfants lui rappelle Abou Karkoubeh. Elle parle d’un personnage qui ressemble beaucoup à l’homme de ses souvenirs. Et si cette chanson parlait de lui ?
On salue le sujet traité dans l’album au texte entièrement vocalisé. En effet, on rencontre rarement dans la littérature de jeunesse du Monde arabe un personnage en marge de la société qui souffre d’un trouble compulsif. La tristesse et la solitude d’Abou Karkoubeh sont palpables dans le dessin qui réussit à rendre le personnage très touchant.
Les illustrations sont un bric-à-brac coloré où l’on peut s’amuser à repérer des objets de tout type. Un enchevêtrement de traits, de couleurs et de contrastes entre les formes pleines et celles dont Walid Taher n’a esquissé que les contours.
Cet album a reçu le prix Etisalat 2019 du meilleur album jeunesse arabe.
SR