[Antara]
عنترة
Cette très belle bande dessinée, publiée par Comics (du Groupe Kalimat), est la première, dans la production de cette maison d’édition, à avoir été et écrite directement en langue arabe. Elle est aussi la première à être consacrée à un héros arabe du VIe siècle. Il s’agit de l’illustre chevalier poète, auteur d’une mu’allaqa (long poème suspendu) : Antara Ibn Shaddad, dont les aventures sont magnifiquement illustrées par le bédéiste Ashraf Ghori.
Né esclave, d’une mère abyssinienne et d’un père arabe noble, ce personnage atypique a longtemps souffert du fait que son père ne l’ait pas reconnu, ainsi que du mépris des nobles de sa tribu en raison de la couleur de sa peau et de ses origines. Doté d’un physique atypique, grand et robuste, Antara devient le guerrier le plus puissant de sa tribu, les Bani ‘Abs, mais il demeure esclave, jusqu’au jour où la tribu est attaquée par ses ennemis, les Tâ’i. Refusant de se battre en étant esclave, Antara gagne son affranchissement.
La bande dessinée fait également la part belle aux amours lyriques de Antara et Abla et au grand défi lancé à Antara pour gagner la main de celle-ci.
Le coup de crayon est énergique et les illustrations sont tantôt en couleurs vives, tantôt en noir et blanc, et donnent une tonalité grandiose à l’ensemble. Le décor ainsi que les costumes sont inspirés des paysages arabes pré-islamiques, même si on relève également des touches se rapprochant davantage des illustrations de célèbres personnages de bandes dessinées occidentales.
Par cette BD, Kalimat fait le choix d’un personnage culte, représentatif de la culture arabo-musulmane. Il s’agit là d’une ode touchante à l’amour, à la noblesse des sentiments, à la force du cœur.
SA