[Histoires comme ça]

قصص من هنا وهناك

Langue : arabe Auteur : Rudyard Kipling,  adapt. Nathalie Perrony Illustrateur : Sébastien Pelon Lieu d'édition : Sharjah Éditeur : Kalimat Année d'édition : 2019 Nombre de pages : 83 p. Illustration : Couleur Format : 25 x 29 cm ISBN : 978-9948-24-572-8 Âge de lecture : À partir de 10 ans Prix : 29 €
Des animaux entourent un cercle rouge portant le titre.

On aurait pu se réjouir de voir une édition en arabe, chez Kalimat (Émirats arabes unis), du célèbre Just So Stories for Little Children ou Histoires comme ça de Rudyard Kipling, ce classique délectable publié en 1902 réunissant 12 contes étiologiques. On aurait eu tout lieu de se réjouir… si l’ouvrage proposé en arabe avait été à la hauteur du texte original.

À la lecture de cette traduction, plusieurs questions se posent. D’abord, le choix de la source peut étonner : pourquoi avoir choisi comme texte de départ une édition française des Histoires comme ça, publiée par Auzou en 2013, et non pas le texte original en anglais ? Pourquoi avoir choisi de ne publier que 10 des 12 histoires présentes dans l’édition française ? Pourquoi avoir enlevé (comme c’est le cas dans l’édition française) les poèmes (un par histoire) qui existent dans l’édition originale, et cela sans fournir aucune explication au lecteur, alors que ce choix - indépendamment du fait qu’il soit justifié ou non - est expliqué dans l’édition française ? Et comment interpréter les libertés extravagantes que prend la traductrice dans son travail ? Non seulement l’esprit du texte d’origine n’est pas respecté, mais de plus la traduction en arabe est assez fantaisiste : quand Kipling écrit « O my Best Beloved », la traductrice vers l’arabe écrit « يا ابنتي العزيزة » « Oh ma chère fille » (cf. « Le chat qui marchait toujours seul »). Même si l’on sait que Kipling avait imaginé ces contes étiologiques pour sa fille Josephine, a-t-on le droit d’inclure cette information alors que lui-même ne l’a pas fait ? Et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres des choix « étonnants » opérés dans cette traduction, dans une publication qui ne rend pas justice à une œuvre majeure, connue internationalement. Les familiers de l’œuvre de Kipling seront sans doute déçus par cette publication. Espérons qu’une nouvelle édition en arabe, plus respectueuse du texte original en anglais, voie bientôt le jour…

HC