[Ibn Majid]

ابن ماجد

Langue : arabe Auteur : Fatima Sharafeddine Illustrateur : Hasan Amikan Lieu d'édition : Sharjah Éditeur : Kalimat Année d'édition : 2020 Nombre de pages : [40] p. Illustration : Couleur Format : 24 x 28 cm ISBN : 978-9948-24-562-9 Âge de lecture : À partir de 10 ans Prix : 17 €
Un personnage en habit traditionnel sur fond bleu

Après Ibn Battouta ابن بطوطة, grand explorateur du 14e s. et [Ibn Sina] (Avicenne) ابن سينا, médecin et philosophe du 10e - 11e s. surnommé le Prince des savants, les éditions Kalimat nous présentent un autre savant médiéval dont les apports scientifiques ont été décisifs.

Né en 1432 dans la région de Julphar (aujourd’hui aux Émirats Arabes Unis), Ibn Majid, fils et petit-fils de capitaine de navire, devient lui-même navigateur. Mais il a la chance – ce qui est rare à l’époque pour un marin – de bénéficier d’une éducation scientifique et littéraire, et il devient un savant éminent, considéré comme l’inventeur de la « science des mers ». Cette science, au croisement de différentes disciplines (astronomie, géographie, calcul des vents dominants et saisonniers, des latitudes et des longitudes…) lui permettra de formuler des règles très élaborées pour la navigation dans l’océan Indien.

Ses travaux seront bien sûr utilisés par les Européens, en particulier Vasco de Gama, dans leurs recherches d’une voie maritime vers l’Asie.

A-t-il lui-même guidé ce navigateur portugais vers Calcutta ? C’est l’objet d’une longue controverse à travers les siècles, certains arguant que cela fait d’Ibn Majid un traître à la nation arabe. Controverse à laquelle – nous fait judicieusement remarquer l’autrice – le Cheikh Sultan bin Mohammed al-Qasimi, émir de Sharjah et docteur en géographie, met un terme final en démontrant qu’il ne s’agissait pas de lui.

Ibn Majid était également poète, et l’on découvre quelques-uns de ses vers dans l’ouvrage. Il s’éteint en 1500. Le récit est traité à la première personne, avec quelques excursions dans le futur où Ibn Majid nous raconte la postérité de ses découvertes.

Les illustrations aux belles couleurs, en double page, sont stylisées sur la base de formes géométriques. Si certaines pages sont assez réussies, les personnages ressemblent malheureusement souvent à de grosses marionnettes disgracieuses, et l’on peut se demander pourquoi Ibn Majid est affublé d’un triangle blanc en guise de nez. On peut aussi se demander si c’est pour suivre la tendance actuelle qui consiste à introduire des photos d’objets réels dans les illustrations que l’on retrouve quasiment à chaque page la photo d’un objet souvent difficile à identifier et peu digne d’intérêt.

Quoi qu’il en soit, il faut saluer cette collection qui présente de manière vivante ces grandes figures scientifiques arabes dont les travaux ont eu un impact déterminant sur la science mondiale.

MW