Le Baiser
القبلة
Le père Albert est bien malheureux ; Gudule, son poisson rouge n’est plus dans son bocal. Encouragé par ses compagnons, par la douce Marguerite surtout, il se décide à partir à sa recherche et entame un périple qui le mènera jusqu’au Vieux Port de Marseille. Tout au long de son voyage, il est en proie à des hallucinations et pense voir son poisson rouge tour à tour dans un nuage, une feuille d’automne, une pomme qu’une vieille femme s’apprête à croquer, dans des bocaux à bonbons, dans un soleil couchant… Et puis, il découvre la mer, « tellement plus vaste qu’un bocal », se dit-il. Là, sur le Vieux Port, il espère toujours retrouver Gudule et scrute avec attention les étals des pêcheurs. Le printemps venu, le père Albert se décide finalement à abandonner sa quête. Il reprend la route dans le sens inverse, le cœur lourd. Mais au bout du chemin, une surprise l’attend...
Tandis que les dessins illustrent les divagations du père Albert, le texte se moque gentiment de lui et tente de le raisonner. Cette complémentarité entre les illustrations et le récit est renforcée par le fait que les textes arabe et français communiquent en quelque sorte, puisque pour connaître le délicieux dénouement de l’histoire, il faut changer de sens de lecture. Que ce soit en arabe ou en français, le texte est empreint de poésie. Dans les illustrations belles mais sombres, le rouge qui émaille les dessins pour envahir l’horizon vers la fin de l’ouvrage contraste avec les tons foncés et tristes qui rappellent la grisaille de la fin de l’automne et du début de l’hiver.
SR