Le Carnet du dessinateur

كشكول الرسام

Langue : arabe français Auteur : Mohieddine Ellabbad Lieu d'édition : Marseille Éditeur : Le Port a jauni Année d'édition : 2018 Nombre de pages : [32] p. Illustration : Couleur Format : 34 x 20 cm ISBN : 978-2-919511-42-6 Âge de lecture : À partir de 9 ans Prix : 20 €
Un tramway vu de face, avec son conducteur à l'allure comique. Fond ressemblant

La rentrée de la littérature jeunesse 2018 nous réserve une belle surprise : Le Carnet du dessinateur de Mohieddine Ellabbad vient d’être réédité par Le Port a jauni dans une version bilingue. L’album nous rappelle par son nouveau format le parcours singulier et la créativité hors normes du grand illustrateur, graphiste, auteur et traducteur. Mais peut-être aussi, affectueusement, sa grande taille.

De fait, cette réédition se présente avec une nouvelle disposition du texte français ; il est désormais placé sous les illustrations, dans une graphie proche de celle employée pour le texte arabe et dans une taille comparable, ce qui confère à l’ensemble une harmonie graphique plus grande que dans l’édition bilingue précédente (IMA-Mango Jeunesse, 1999). La qualité du papier mat permet un meilleur rendu des couleurs.

Il n’y a plus de préface, mais un mot en hommage au grand auteur-illustrateur. Saluons le choix de l’illustration de la couverture : l’autoportrait de l’auteur en chauffeur de tram, son idole absolue étant enfant.

Le livre s’ouvre dans le sens de la lecture en arabe. Une phrase et une illustration accueillent le lecteur qui l’ouvrirait dans le sens de la lecture du français : « Ici, c’est la fin ! Ce livre se lit dans l’autre sens ». Les titres en arabe et en français sont disposés à la verticale, dans la marge.

Photos, cartes postales, gravures anciennes, peintures, caricatures, tout se bouscule dans une scénographie savante, servie par un style accessible qui interpelle le lecteur. Les reprenant à la plume ou au crayon, l’auteur y dépose, à chaque page, des souvenirs et des commentaires souvent loufoques mais toujours bien étudiés. Des bribes du patrimoine culturel arabe commun, comme le renard de Kalila wa Dimna ou Baïbars cohabitent avec Batman, Superman ou Alice, à côté de personnages inventés ou d’autoportraits. Une mise en page très réussie et harmonieuse !

Le Carnet du dessinateur d’Ellabbad est un chef-d’œuvre, à avoir absolument !

SA