Le Drame linguistique marocain

Langue : français Auteur : Fouad Laroui Lieu d'édition : Léchelle Éditeur : Zellige Année d'édition : 2011 Nombre de pages : 188 p. Illustration : N/A Format : 21 x 14 cm ISBN : ISBN 978-2-914773-38-6 Âge de lecture : Pour adultes Prix : 19,50 €
Des lettres de l'alphabet arabe, latin et amazigh se détachent sur un fond blanc

Dans son essai Le Drame linguistique marocain, l’auteur et universitaire Fouad Laroui pose en profondeur le problème des langues au Maroc. Arabe classique ou fusha, arabe standard moderne, arabe dialectal ou darija, langues berbères, français, voire espagnol et anglais, toutes ces langues aux statuts si différents coexistent dans ce pays. Quelle pourrait être alors la langue fédératrice de la nation marocaine, élément fondateur de son identité ? Une présentation détaillée de la construction et des règles de l’arabe classique permet de confirmer que cette langue ne peut être facilement appropriée et ne constitue une langue de production littéraire que pour une minorité d’intellectuels. Cela est vrai aussi pour l’arabe standard moderne. La darija, langue maternelle de la plupart des Marocains, souffre d’un manque de reconnaissance, elle n’est pas considérée comme valable pour une création littéraire. De plus, sa transcription pose problème, surtout compte tenu du fait qu’elle est certes constituée de mots d’origine arabe, mais aussi de termes originaires du français, du berbère, même de l’espagnol dans certaines régions. Fouad Laroui fait trois propositions : laisser les choses en l’état, maintenir le statu quo ; reconnaître la place du darija dans la vie des Marocains et lui octroyer le statut de langue officielle, une autre variante étant d’en faire une langue d’enseignement ; la dernière proposition de F. Laroui est d’écrire la darija en utilisant les caractères latins. Cette proposition peut dérouter : en effet, certains pays, comme le Liban, ont fait le choix d’écrire l’arabe dialectal en caractères arabes vocalisés, maintenant ainsi le lien avec l’arabe classique et l’arabe standard moderne. L’introduction des caractères latins aura du mal à convaincre dans ce contexte… Toutes controverses mises à part, l’intérêt de cet ouvrage très bien documenté est d’aborder de front le problème linguistique au Maroc, dans une perspective qui touche l’ensemble des pays arabes.

HC