[Ma famille, c'est le monde]

عائلتي هي الدنيا

Langue : arabe Auteur : Rama Qanawati Illustrateur : Fadi Fadel Lieu d'édition : Sharjah Éditeur : Kalimat Année d'édition : 2023 Nombre de pages : [24] p. Illustration : Couleur Format : 28 x 25 cm ISBN : 978-9948-80-754-4 Âge de lecture : À partir de 6 ans Prix : 18 €
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« Ma famille, c'est le monde »... Un titre un peu déroutant, pour un livre qui ne l'est pas moins.

Ouvrons le livre. Sur la première double page, un garçonnet se balance sur une balançoire suspendue à une branche. Il s'adresse au lecteur : « Je suis un enfant particulier, comme tous les enfants, mais différent. » Continuons la lecture. À chaque double page, un court texte, parfois rimé, qui fait penser à une devinette, comme « Je suis aimé de tous, personne ne me connait… On écrit des histoires, dont je suis le héros, à toutes les époques ».

En tournant les pages, on apprend que sa maison est plus grande que toutes les maisons, sa famille plus grande que toutes les familles... Le ciel et la terre sont son univers.

Voici le portrait d'un orphelin idéal, qui voit le présent et l'avenir de façon positive, ne se complaît pas dans les souvenirs de sa famille perdue. Il n'est pas seul, puisqu'il partage sa vie avec les orphelins qui habitent la même grande maison et forment une grande famille. Notre héros fait des projets : il sera dessinateur, ou bien marin. Il réalisera ses rêves et aura une jolie famille, à laquelle il parlera de « la grande maison ».

Notons que le mot orphelin n'apparaît que dans la phrase de conclusion : « Lorsque je serai grand, je ferai savoir à tous que l'orphelin a une grande famille. »

Le texte est partiellement vocalisé, et, de ce fait, d’une lecture assez aisée. Mais si les mots employés sont simples, l'aide d'un adulte sera souvent nécessaire pour expliciter les idées sous-jacentes, parfois très abstraites, de cet album qui laisse perplexe. Les illustrations à caractère onirique et poétique de Fadi Fadel sont subtiles, mais les visages très stylisés des personnages, figés comme des masques, aux couleurs sourdes, confèrent à l'album une tonalité triste, ce qui contredit quelque peu la philosophie très optimiste, voire irréaliste, du récit. On appréciera la représentation très réussie des maisons, un motif très présent dans l'album et sur les pages de garde.

Malgré la qualité des illustrations, cet album qui manque d’ancrage dans le réel peine à convaincre…

LV