Histoire de Kalamaté
le petit crabe qui ne voulait pas finir en kalalou ou en matété
Que Pâques est cruel pour les crabes de terre des Antilles ! Alors que l’espèce est protégée une bonne partie de l’année, Pâques annonce l’ouverture de la chasse. Ils finiront en calalou ou en matété, deux plats traditionnels délicieux. Tous sauf un, le petit Kalamaté. Piégé avec ses congénères et jeté dans un grand sac, Kalamaté tente d’organiser leur évasion. Par trois fois, il escalade ses compagnons d’infortune jusqu’en haut du sac. Par trois fois, il est rabroué : trop jeune, trop ambitieux, trop libre, lui assènent tour à tour les anciens, les forces de l’ordre et les professeurs. Heureusement, la solution viendra du fond du sac : un petit trou et, cette fois, Kalamaté jouera profil bas pour s’en sortir, seul…
Alain Kempczynski signe le texte – enlevé, drôle, vif – et les illustrations à la gouache. On sent la rapidité du trait pour camper toutes ces situations absurdes, à la manière d’un carnet de croquis. Les crabes empilés peuplent ces pages avec humour. L’album emprunte quelques codes à la bande dessinée, comme la division de la page en cases : en multipliant les crabes, l’auteur accentue l’absurdité du propos.
Sur le même thème de la chasse au crabe, voir aussi l’album Les Crabes de Florian de Nicole Noizet et Javie Mulloz (PLB, 2008), chroniqué dans Takam Tikou n° 15. (ALC)