La Dodo lé pa la (tome 3)

Nous n’avons pas signalé les trois volumes de la série La Dodo lé pa la de Jef Wesh, lors de leur parution en 2008 et 2009, mais nous comptons bien réparer l’impair avec cette chronique. Car il y a des idées et du talent, et plus que tout une envie d’explorer les codes de la bande dessinée, dans cette série dont nous recommandons la lecture.

Félicien Margouille, un margouillat exerçant le métier de détective privé à Saint-Pierre de la Réunion, est appelé à résoudre une enquête épineuse : La Dodo, chanteuse des clubs de jazz qui a l’apparence physique de l’oiseau du même nom, a disparu, certainement enlevée par Zourit et le gang des souris chaudes… Entouré de ses deux assistantes, Tsé et Tsé (sic !), Félicien Margouille va parcourir l’île en tous sens pour la retrouver.

Le décor – en apparence, une classique histoire d’enquête policière – est planté. Mais ce qui est intéressant, ce sont les expériences d’articulation du texte à l’image. Il y a une véritable recherche formelle qui se nourrit d’une grande influence du cinéma, dans les thèmes, les personnages et les cadrages. Toutes les expérimentations ne font pas forcément mouches ; parfois même, elles conduisent le lecteur sur des chemins tortueux et complexes : l’intrigue, menée à plusieurs niveaux, multiplie les rebondissements, les registres, les sauts dans le temps et les références. Mais l’ensemble reste agréable à lire, les personnages ont du caractère et les dialogues sont bien troussés. Un auteur prometteur, à suivre...