Mon frère, l’hyène
La bravoure, la beauté, la gentillesse d’Ahmed l’orphelin, jeune et splendide chasseur, font l’admiration de tous. Aussi le met-on en première ligne lorsqu’il faut piéger l’hyène qui massacre les troupeaux du village. Mais, curieusement, en le voyant, la bête ne s’enfuit pas, et le jeune guerrier suspend son geste… Amené à justifier auprès des autres son curieux comportement, le jeune homme commence alors son récit, le conte dans le conte…
On retrouve avec plaisir ce texte paru en 1998 qui bénéficie d’une bonne réédition – et aussi d’une illustration différente –, car il s’agit d’un texte limpide, bien mené, autour d’un thème à la forte charge symbolique (une marâtre, par jalousie, finit par transformer son fils en hyène…). On y lit aussi la souffrance d’un enfant et la force de la sagesse. L’intérêt est enfin dans l’inscription de ce texte dans la culture djiboutienne (habitat, techniques de chasse, vie quotidienne), portée par les dessins de Salam Mohamed Saleh. Omar Youssouf Ali, l’auteur (celui également de Bouti : L’ogresse des temps anciens), est issu du monde enseignant, en charge de l’édition des productions de l’Éducation nationale à Djibouti.
Marie Laurentin