Deux femmes et demie
Le jeune Pape est très malheureux : son père a menacé de le déshériter s’il ne trouvait pas une fiancée dans les quinze jours, et aucune âme sœur ne se profile à l'horizon. Son ami Alassane va lui venir en aide, et à la surprise générale, lui obtient un rendez-vous avec Binette, la fille dont tous les garçons rêvaient quand ils étaient encore au lycée. Hélas, Binette est devenue monstrueuse à la suite d'une grande déception (son amoureux s’est enfui avec sa sœur) : elle est hideuse, obèse et décidée à se venger des hommes. Une fois le mariage conclu, elle fait subir à Pape d'épouvantables sévices. Heureusement, un dénommé Racine intervient pour mettre fin aux crimes de la mante religieuse. On croit à une fin heureuse, puisque Pape se remarie avec une gentille personne, mais la dernière ligne laisse planer un doute : quelle est cette ombre menaçante qui suit Pape et son petit garçon ?
Si l'histoire est abracadabrante (et pas très féministe...), l'intrigue est très bien menée, les dialogues sonnent juste, il n'y a pas de longueurs et le suspense est bien dosé. La courte pièce devrait donc pouvoir être jouée avec succès par des amateurs adolescents. Reste l'énigme du titre : deux femmes, on voit bien (Binette avant, Binette après), mais pourquoi « et demie » ?
Ndèye Fatou Counta a actuellement dix-huit ans et c'est une élève brillante. Elle a écrit cette pièce de théâtre dans le cadre d'une collection apparemment consacrée aux écritures d'adolescent(e)s, quand elle avait treize ans.
CR