Le Lézard et l’escargot
Pour introduire cet opus de la collection Africonte, Ogoté, l’esprit des contes dit comment grand-mère Nanan raconte à chaque fois une version un peu différente de l’histoire qui va suivre, l’enrichissant et créant ainsi la surprise toujours renouvelée de son auditoire. Grand-mère Nanan se plaisait aussi à dire à ses petits-enfants que « les contes n’appartiennent à personne, ils sont la propriété de tous ». Restaurateur en Côte-d’Ivoire, passionné de cuisine et amateur d’escargots, l’auteur narre ici, dans une belle qualité d’écriture riche en vocabulaire, un conte akié (sud de la Côte-d’Ivoire) à la thématique plutôt classique, accompagné d’illustrations sympathiques. Le lézard et l’escargot sont les meilleurs amis du monde, jusqu’au jour où ils sont mis en compétition pour obtenir la main de la princesse Biabishi. En effet aucun des deux n’a encore pris femme (c’est pourquoi, au début très « féminin » du récit, leurs mères ont fait ensemble un voyage périlleux pour consulter le grand sorcier…) La perfidie et la cruauté du lézard lui permettent de l’emporter et d’épouser Biabishi. Cependant, la mère de l’escargot demande justice et le lecteur découvre ainsi les raisons de la morphologie particulière de cet animal… Ogoté reprend la parole après le conte, pour expliquer l’importance de Mou’ndo l’escargot chez les Akié, puis une double page présente quelques objets d’art inspirés des escargots. Un conte intéressant et savoureux (incluant un), rehaussé par les « interventions d’Ogoté », dans une collection particulièrement réussie. « Vive Mou’ndo l’Escargot ! ».
BdL