Berceuses et comptines arabes de Djibouti
Il existe très peu de livres djiboutiens pour la jeunesse… Rappelons l’existence de Bouti de Djibouti, Mon frère l’hyène et Bouti, l’ogresse des temps anciens, publiés sur place, et Bouh et la vache magique d’Abdourahman Waberi, dans la collection Le Caméléon vert chez Édicef. Berceuses et comptines arabes de Djibouti n’est pas, lui, un ouvrage à mettre entre les mains des enfants mais un recueil érudit qui sauve de l’oubli le patrimoine littéraire traditionnel des tout-petits djiboutiens. Car l’auteur, enseignant-chercheur à l’Université de Djibouti, nous dit que de nos jours les jeunes femmes préfèrent chanter aux enfants les chansons plus modernes venues de l’étranger…
Une importante introduction présente les Arabes de Djibouti (leur histoire, leur langue, leur patrimoine oral), le travail de collecte et d’enregistrement auprès de femmes, les thèmes des berceuses et comptines, les techniques de bercement. S’ensuit une trentaine de textes en arabe, chacun suivi de sa traduction française et d’une explication-commentaire éclairante, bienvenue. Enfin, ces mêmes textes sont transcrits en API, alphabet phonétique international. De longueurs différentes, de thèmes variés, ces berceuses et ces comptines donnent à entendre la voix profonde des femmes : le désir d’avoir des filles, ou au contraire des garçons, les bonheurs et les malheurs de la grossesse, la jalousie insupportable vis-à-vis de la coépouse, le rêve d’avoir un enfant savant…
VQ