Manu et les fourmis
Histoires de Centrafrique
Le recueil réunit des récits mythiques et des histoires du quotidien. Dans la première histoire, La création de l'homme, nous apprenons comment Dieu répartit les différentes parties du corps, les talents et la vie aux enfants qui naissent selon le principe du « premier arrivé, premier servi » ! C'est une vision du monde plutôt pessimiste... Dans la deuxième, Manu et les fourmis, une petite fille difficile refuse de manger, jusqu'à rétrécir et devenir minuscule. Sa maman, qui ne la reconnaît plus, veut la donner à manger aux fourmis. Mais dans la fourmilière, un enfant fourmi la convainc de s'alimenter enfin, elle retrouve sa taille normale et peut rentrer chez elle, pour découvrir que ce n'était qu'un rêve. On revient dans le réalisme avec La fête : on assiste à tous les préparatifs d'une fête villageoise entre tradition et modernité au travers des regards des enfants. Dans Téré et sommeil, Téré se vante d'être plus fort que tout le monde, jusqu'au jour où arrive au village un étranger dénommé Sommeil, qui parvient à le vaincre en l'endormant. C'est de ce jour, nous dit la conteuse, que les hommes veillent le jour et dorment la nuit. La mort est une histoire pleine de mystère : dans un pays appelé « la vie », les habitants vivent heureux jusqu'à l'arrivée d'un étranger (encore un). L'un d'eux accepte de suivre le nouveau-venu chez lui et se rend compte qu'il ne peut plus en sortir. Dès lors, la mort viendra chercher un à un les autres, pour lui tenir compagnie. Fils de sirène nous ramène à l'actualité. À l'école, on se moque d'Ornella, qui est rousse : « cheveux de feu !», « banane mûre ! », lui lance-t-on. Et on redoute Jérémie qui est albinos, « fils de sirène » ... Ils vont bien sûr lier amitié et aider les autres à dépasser leurs préjugés. Les illustrations ponctuent agréablement le récit en lui donnant du rythme.
Georgette Florence Koyt-Deballé est une universitaire centrafricaine qui consacre une partie de son temps à l'écriture en direction de la jeunesse. On trouve sur Takam Tikou les recensions d'autres livres d'elle : Nago ou comment s'en sortir, et Les Contes de Mamie Joe : Âtere tî Âta Joe. Vincent Carrière lui a consacré un article dans le numéro 15 de Takam Tikou, dernier numéro en version imprimée, à retrouver sur le site du CNLJ.
CR