Mon histoire
قصتي
« J’ai dit que j’en avais assez des animaux et des oiseaux, que j’en avais plus qu’assez de la chatte maligne, du chien fidèle, du singe intelligent et de l’âne imbécile, du paon vaniteux et de l’oiseau malheureux… » : cri du cœur de la jeune Sima à qui sa mère demande pourquoi elle ne lit pas en arabe. Sima, comme sa sœur Dima, ne supporte plus ces histoires moralisatrices d’animaux, ou celles avec des personnages idéaux, complètement déconnectés de la réalité, proposées par la littérature jeunesse en langue arabe. Une longue discussion s’ensuit avec les parents et les deux sœurs argumentent leur point de vue, disent leur soif de modernité. « Est-ce que vous pensez que les enfants aiment lire des livres qui ne parlent que du passé, de ruines, de l’environnement, de la nature, de ce qu’on doit faire ou ne pas faire ? (…) à qui s’adresse cet écrivain déjà célèbre au temps des ancêtres de tes ancêtres ? »
Tout à la fois éditeur, écrivain et traducteur, Samah Idriss est aussi l’auteur de plusieurs romans pour enfants et adolescents. Il milite pour donner le goût de la lecture en langue arabe aux jeunes générations qui s’en détournent, la trouvant difficile et ennuyeuse. Mon histoire قصتي raconte ce combat par la voix de la jeune Sima qui s’attaque avec virulence à cette littérature ; un court récit, partiellement vocalisé, qui donne la parole aux enfants, une critique libératrice et une invitation à la création. Et c’est un vrai bonheur de découvrir ce texte en version bilingue…
SR