Kokou et l'arbre à palabres

C’est d’abord le visuel qui attire l’œil, illustré semble-t-il au fusain, tout en tonalités de bruns et noirs. Il a d’ailleurs reçu, à juste titre, le deuxième prix Hervé Gigot pour l’illustration du Livre Jeunesse en Afrique. L’histoire est celle d’une quête : celle d’un enfant partant, l’année de ses onze ans et sur l’injonction de sa mère, à la recherche de l’arbre de la sagesse. Parabole, s’il en est, de l’importance de la curiosité, autant sinon plus que du savoir, le voyage de Kokou doit permettre à ce dernier de quitter le monde de l’enfance pour entrer dans le cercle des sages, autrement dit des adultes. On suit les péripéties du voyage du garçon, et en particulier la rencontre qu’il fait avec différents animaux, d’abord menaçants puis acquis à sa cause. Et l’on comprend ainsi, de façon induite, que l’itinéraire est tout aussi important que son aboutissement. On regrette cependant que quelques mystères demeurent non élucidés. Quid, en particulier, de la formation de Akwa, la sœur de Kokou, qui accompagne son petit frère et doit le protéger ? A-t-elle pu bénéficier antérieurement elle aussi d’un bagage d’instruction ? Quid également des paroles de sagesse délivrées à la fin par les différents animaux, mais dont on ne saura rien ? Malgré ces questions laissées en suspens (et qui feront de bons sujets de discussion), les lecteurs se laisseront charmer par l’atmosphère poétique qui nimbe le livre et qui opère d’un bout à l’autre.