Hommage à Sophie Mondésir
Sophie Mondésir nous a quittés en juillet 2008. Elle était née à Angoulême en 1957 dans une famille originaire de Guadeloupe. Après une licence d’art plastique, elle devint illustratrice tout en continuant un travail de peinture. Avec un grand sens de la pédagogie, elle animait également des ateliers pour enfants.
Ses illustrations, réalistes, savaient capter les expressions et les mouvements. Sa gamme de couleurs, qu’elle déclinait à l’aide de pastels secs et d’aquarelles, était vive et chaude.
C’est en 1982 que parut son premier titre illustré : L’Alphabête, excellent recueil d’histoires de Williams Sassine, publié chez Présence Africaine, dans lequel ses images en noir et blanc rehaussent encore, par leur fantaisie et leur finesse, l’humour du texte. Par la suite, elle a travaillé chez de nombreux éditeurs et tout particulièrement au Père-Castor/ Flammarion. Son dernier livre – Le Drôle de festin de commère Tartignolle (texte de Jaël Pedro, éditions Jasor) – est formidable de gaieté et de tonus. Ses personnages y ont une présence étonnante…
Un de ses amis et collaborateurs, Roland Monpierre, a accepté de nous parler de Sophie Mondésir. Nous l’en remercions.
« En préparant ces quelques lignes, je me suis soudain souvenu que je connaissais Sophie depuis près de trente ans déjà… En fait, j’ai d’abord connu ses dessins avant de la rencontrer elle, pour de vrai… Nous avons effectivement commencé dans la même maison d’édition, les Éditions Caribéennes, ne connaissant l’un de l’autre que nos travaux respectifs…
Œuvres après œuvres, illustrations après couvertures de livres, elle dessinait dans un style très personnel, un mystère joliment coloré et rempli de sensibilité faussement naïve… Comme un beau chemin de douceur tracé entre la petite fille et la femme… Entre blanc, noir et métis… Entre France et Guadeloupe…Je sais, moi, pour en avoir parlé avec elle, que ce qui la poussait à l’exigence d’un toucher de pinceau toujours plus sensuel, toujours plus précis aussi, faisait que le dessin ne lui suffisait plus, ni la peinture d’ailleurs… Et que, récemment, de nombreuses heures passées à mener des ateliers avec les enfants la remplissaient de joie…
Je garderai toujours en mémoire le dessin d’un visage de garçon au beau sourire, à côté d’un immense papillon qui envahissait le cadre... Il me rappelle que Sophie était une artiste unique et qui nous laissait, caché derrière son talent de « maîtresse des couleurs », un petit message de bonheur, doux comme un baiser sur la joue… » Roland Monpierre, le 10 Mars 2010.
Pour aller plus loin
Petite bibliographie sélective
L’Alphabête. Texte de Williams Sassine, édité par Présence africaine, 1982
Petite Mangue. Texte de Noëlla Thiam, édité par Vif Argent, 1991
Noël Baobab. Texte de Clotilde Bernos, édité par le Père Castor Flammarion, 1998
Léo, diablotin coquin. Texte et illustrations de Sophie Mondésir, édité par Syros, 1999
Petit oursin. Texte de Martine Lagardette ; édité par le Père Castor Flammarion, 2000
Le drôle de festin de commère Tartignolle. Texte de Jaël Pedro, édité par les éditions Jasor, 2005