Le baume de mon grand-père

بلسم جدّي

Langue : français arabe Auteur : Alzbeer Suliman et Elsa Valentin Illustrateur : Frédéric Hainaut Traducteur : Golan Haji Lieu d'édition : Marseille Éditeur : Le Port a jauni Année d'édition : 2025 Collection : Poèmes Nombre de pages : [28] p. Illustration : Noir et blanc Format : 17 x 22 cm ISBN : 978-2-494753-16-7 Âge de lecture : À partir de 3 ans Prix : 12 €
Des dessins en blanc et gris sur fond noir.

C’est le récit d’Alzbeer Suliman que nous découvrons ici : son enfance dans le village de Labdo, au sud-ouest du Darfour ; sa relation privilégiée avec son grand-père, personnage éminemment humaniste, toujours bienveillant envers les autres et grand connaisseur des plantes avec lesquelles il confectionne baumes et médicaments ; la présence quotidienne attentive de sa sœur Salma ; la « trahison » de ses parents qui cuisinent le coq qu’Alzbeer a reçu en cadeau pour ses bons résultats scolaires… Ces moments de vie, auréolés de nostalgie, sont racontés à la première personne avec douceur, tendresse et poésie.

Cette histoire est portée à quatre mains, par Alzbeer Suliman, qui a fui le Darfour et qui est arrivé en France après un long chemin d'exil, et par Elsa Valentin, qui lui a donné des cours de français et a saisi l'occasion pour apprendre des mots d'arabe. Cet échange de mots, ce va-et-vient entre les deux langues, est illustré par un mot en français qui remplace un mot dans le texte en arabe (partiellement vocalisé), et un mot d'arabe qui s'installe dans le texte en français. Ces mots sont également écrits en phonétique, comme on le fait pour inscrire rapidement, dans l'alphabet qu'on maîtrise, les sons de la langue qu'on apprend pour les prononcer au mieux. Les mots voyageurs et leur transcription phonétique se détachent en vert sur la page. C’est donc un jeu qui est proposé au lecteur, une découverte sans prétention de « l’autre langue », parallèlement à la lecture des poèmes. Le rythme poétique du texte en français est bien rendu dans la traduction en arabe, qui ne recèle pas de défi majeur. La traduction est fluide, légère.

Le livre bilingue peut être ouvert dans les deux sens de la lecture, de droite à gauche et de gauche à droite.

Les dessins de Frédéric Hainaut, aux couleurs sombres, entre gris et noir, parfois avec du blanc pour se détacher sur le fond noir de la couverture, dégagent une impression de tristesse et de délicatesse ; ils rendent bien le côté nostalgique de l’évocation d’une enfance perdue.

Une belle réussite !

HC