Zamzam le tiers-mondiste

Humour mordant et joyeux dans ces quarante-trois petites histoires enjouées qui, chacune sur une page, mettent en scène, à Yaoundé, un petit garçon et toute une galerie de personnages : les copains de Zamzam, ses parents, le Baron et la Mater, la grand-mère venue du village, l’oncle marié à une Blanche et père du cousin Mbenguiste… « Mbengue », c’est la France ; les rapports avec les Camerounais de Mbengue venus en visite, tout comme l’ensemble de la vie quotidienne à Yaoundé, sont dépeints ici avec une légèreté irrévérente, irrésistible…
L’auteur de cette bande dessinée pour enfants et pour adultes, Almo, ou « Almo the best », a une longue expérience comme caricaturiste et dessinateur, souvent reconnue par des prix. Il publie un blog très intéressant où l’on retrouvera quelques pages de l’album. On peut aussi lire deux entretiens sur sa démarche dans Africultures et sur Bonaberi. Pourquoi appeler Zamzam « le tiers-mondiste » ? C’est « une expression que mes oncles aiment bien utiliser pour désigner leurs neveux. C’est aussi une manière de dire que l’on n’a pas honte de venir du tiers-monde ou d’un pays émergent… », explique-t-il. « J’exprime juste ce que je vois. Et ce que je vois, c’est que les enfants africains, contrairement à ce que l’on montre aux Occidentaux, ne vivent pas que de faim, de guerre et de maladies endémiques. J’exprime la vie des enfants d’Afrique qui jouent, découvrent et interrogent la vie avec gourmandise. »

L’album, dont des planches étaient parues dans le n° 3565 du journal français Spirou (2006), puis dans le magazine camerounais Fluide thermal, connaît déjà deux éditions, une en Algérie, faisant d’Almo le premier auteur subsaharien de bande dessinée publié au Maghreb (éd. Lazhari Labter, 2009. ISBN 978-9947-827-22-2 : 15 €)  et une au Cameroun (distribuée en France par L’Harmattan). Et même des produits dérivés…