La Fugue d’Ozone

Réédition, dans la collection « Buzz », de ce roman paru dans la collection « Jeunesse » du même éditeur en 1992 – mais, dommage, sans les jolies illustrations de Sophie Mondésir… C’est le premier texte pour enfants de l’Ivoirienne Tanella Boni (qui a signé, tout récemment, Miriam Makeba : une voix pour la liberté) que nous avions présenté dans Takam Tikou, n° 4. En voici une nouvelle présentation :
Ozone est une petite fille à l’imagination débordante. Encouragée par sa mère qui lui apprend à raconter des histoires, elle s’en donne à cœur joie et nous livre ici un récit totalement fantasque. Après une longue introduction sur l’art de l’imaginaire, elle part en quête d’une île, puis fait une « fugue » – terme dont elle avoue ne pas connaître le sens mais qui lui semble très évocateur. Dès le début du voyage, elle est victime d’un malaise, d’un accident. Part-elle vraiment ou est-ce un délire, un rêve, une invention ? On le saura, bien sûr, au dernier chapitre.
L’écriture est légère, on est dans la tête de la petite fille, on caracole au gré de son imagination et de ses associations d’idées. On est au pays de l’irrationnel où les fourmis se transforment en criquets, les hommes en léopards, où le roi des arbres court après le temps, où l’on délivre des secrets qui ne doivent jamais être racontés. Ozone serait-elle une « Alice au pays des merveilles » africaine ? Comme l’était Alice, elle se veut pragmatique et raisonnable, et comme celle-ci, elle croise des personnages étonnants dans cette île toute proche de notre monde mais si différente. Un discours écologique et une réflexion sur le temps pourraient en faire une fable contemporaine. Les enfants rentreront-ils dans cet univers onirique? En tout cas, certainement pas les enfants « à partir de 8 ans » comme l’indique la couverture.