Nago ou comment s'en sortir

Langue : français Auteur : Georgette Florence Koyt-Deballé Lieu d'édition : Bangui Éditeur : G. F. Koyt-Deballé Nombre de pages : 92 p. Illustration : Noir et blanc Format : 21 x 14 cm Âge de lecture : À partir de 12 ans
couverture ocre non illustrée

Ce récit dédié aux enfants défavorisés raconte l’histoire de l’un d’entre eux. Orphelin très jeune, Nago est élevé avec amour par sa grand-mère, en ville, à Bangui, dans une petite case en toit de chaume. La recherche d’argent est un travail de tous les instants… Après avoir vu le film sur la victoire historique de Mohamed Ali à Kinshasa, Nago souhaite devenir boxeur ; pour s’entraîner, il a besoin d’un sac de sel comme punching-ball. Il essaie de le voler mais se fait prendre. La police le brutalise, l’accuse injustement d’autres vols qu’il lui faut rembourser, et les économies familiales s’envolent… Nago s’entraîne beaucoup et commence à réussir en tant que boxeur quand un conducteur ivre le renverse. Avec un bras cassé et mal soigné, exit les rêves de boxe… Heureusement, les efforts de Nago, toujours soutenu par sa grand-mère, finiront par payer.

Un récit de grande valeur documentaire qui dit simplement, sans pesanteur ni commentaire, le lot quotidien de bien des familles dans un pays lui-même défavorisé, le Centrafrique : pauvreté, injustice, sida, viol de mineurs, corruption et torture dans la police, etc. Mais il montre aussi et surtout la force de l’amour et la possibilité de s’en sortir en faisant les bons choix : travail, discipline, ouverture, savoirs traditionnels... Si le personnage de Nago est vu de l’extérieur, celui de la grand-mère, parfois narratrice et conteuse, a une belle profondeur. Un ouvrage remarquable de Georgette Koyt-Deballé (voir entretien dans Takam Tikou n°15), seule à écrire et publier, artisanalement, des livres pour enfants en Centrafrique, où ce livre connaît un beau succès. NB : Ce texte, ainsi que Ali boum yé, le combat du siècle de Benoît Kongbo, ont été écrits à partir d’une histoire conçue collectivement lors d’un atelier d’écriture tenu à l’Alliance française de Bangui, animé par Yves Pinguilly, et auquel l’auteur a participé.

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