La bande dessinée d’Afrique en 20 questions : de la création à la diffusion

Christophe Cassiau-Haurie, Conservateur, Directeur des services au public de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, France
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1. Qui lit des bandes dessinées en Afrique ?

Couverture de Ado Fiction

Dans une société où la majorité de la population lit très peu, la bande dessinée est particulièrement perçue comme un média destiné aux plus jeunes. En effet, les petits Africains, comme partout dans le monde, adorent la bande dessinée. Par la suite, le phénomène s’estompe et il est très rare de voir un adulte lisant un album, si ce n’est dans les milieux aisés et urbains. Les raisons en sont culturelles (un adulte ne lit pas de la « littérature pour enfants ») et financières (les albums de bande dessinée coûtent très cher).
La presse pour jeunes, en particulier au Cameroun avec des titres comme Jeunes pour jeunes, Entre nous jeunes ou Junior, contient des planches de bandes dessinées. Cependant, la presse spécialisée n’arrive pas à s’installer durablement dans le paysage éditorial. Même si certains titres ont pu durer plusieurs années et marquer des générations entières de lecteurs (M’Quidèch en Algérie ou Jeunes pour jeunes en République démocratique du Congo), la plupart des tentatives ne tient que quelques numéros (Africanissimo ou Elima en République démocratique du Congo, Ébullitions au Mali, Ticomix à Maurice – les exemples abondent…).
Il est vrai qu’un autre phénomène très important en Afrique est à prendre en compte : l’omnipotence de la « lecture utile » au détriment de la « lecture plaisir », pourtant nécessaire au développement de la personnalité et à la réussite scolaire. De fait, la bande dessinée reste assimilée à la littérature enfantine, ce qui constitue un véritable paradoxe puisque l’essentiel de la production est plutôt orienté vers les adultes.

2. Où lit-on de la bande dessinée sur le continent ?

La bande dessinée est peu lue en milieu rural, du fait d’une absence quasi-totale de bibliothèques et librairies en dehors des villes dans l’immense majorité des pays du continent, hormis ceux dotés d’un réseau de CLAC1. Quand les albums de bande dessinée sont présents, ils sont souvent en lambeaux, passés de main en main depuis des années.
La situation dans les villes est à peine meilleure. Hormis le « traditionnel » rayon bandes dessinées des Instituts ou Centres Culturels Français, ainsi que des Alliances françaises, les occasions de lire de la bande dessinée sont rares et malaisées. Les bibliothèques locales les mieux achalandées, tout comme les librairies, ne proposent guère que quelques titres classiques français et belges (Tintin, Spirou, Astérix, Bob et Bobette...). Il est très difficile d’y trouver des titres édités localement.
De plus, la bande dessinée reste encore très peu utilisée en classe par les enseignants qui n’y voient pas l’outil pédagogique formidable que cela peut représenter. Les manuels, souvent usagés et périmés, ne contiennent pas de bandes dessinées, que ce soient sous forme de strips ou de planches. Si l’image négative de la bande dessinée chez les adultes y est pour quelque chose, cette situation est surtout le fruit du faible taux de renouvellement du matériel pédagogique et didactique dans plusieurs pays d’Afrique où les ouvrages utilisés par les élèves et enseignants datent souvent de plusieurs décennies. La naissance d’une culture de la bande dessinée n’est donc pas pour demain... Néanmoins, les choses évoluent peu à peu. En 2009, lors de la réédition de manuels scolaires, la maison d’édition Les Classiques africains a fait appel à des auteurs de bande dessinée (entre autres, le Malgache Pov) pour introduire de la bande dessinée dans les supports pédagogiques proposés.

3. Quel est le rôle de la bande dessinée dans la société africaine ?

On peut estimer que la bande dessinée est l’une des passerelles les plus utiles et les plus efficaces pour amener la jeunesse du continent vers la lecture et « l’objet » livre en particulier. Toutefois, la capacité des bandes dessinées à être une courroie de transmission vers des lectures plus sérieuses, comme des essais ou des romans, n’est pas démontrée sur le terrain ni sur un plan scientifique. Ne lui faisons pas jouer un rôle surévalué. Concernant la bande dessinée d’Afrique en particulier, elle sert souvent de soupape sociale, en permettant aux lecteurs de rire des mésaventures de leurs dirigeants (dans le cas de la satire politique, en particulier) ou de rêver sur les aventures de héros locaux et ce dans un continent qui se cherche des modèles.

4. Comment la bande dessinée est-t-elle publiée et distribuée en Afrique ?

Il y a très peu de bandes dessinées dites commerciales en Afrique. La plupart du temps, ce sont des albums subventionnés par des bailleurs de fonds qui veulent faire passer un message à destination des populations. Dans ce cas, l’album est financé entièrement, y compris dans sa distribution qui se fait gratuitement dans les écoles et autres institutions (bibliothèques, centres socio-éducatifs…).
La bande dessinée publiée à des fins commerciales se partage en deux catégories. La première est le fait d’éditeurs, un cas devenu rare pour les albums : à titre d’exemple, il y a eu six albums commerciaux publiés au Maroc ces douze dernières années et, en République démocratique du Congo, hormis les éditions Elondja (avec cinq mini albums depuis 2004), on ne compte aucune publication. La seule production quelque peu viable se limite à celle de revues et journaux, soit satiriques, soit pour les enfants, qui, on l’a vu, peuvent durer seulement quelques numéros.
La deuxième concerne les bandes dessinées autoproduites, dites populaires, distribuées à un prix faible sur les marchés, à un petit nombre d’exemplaires (100 à 200 en moyenne) sur des feuilles ronéotypées de mauvaise qualité et reproduites à la demande. Mais ce genre, fort intéressant à étudier, ne concerne finalement pas un très large public et a quelque peu disparu du paysage. La différence est cependant de taille selon les anciennes aires coloniales. Dans les pays anglophones, on trouve une production autonome, alors qu’elle est très faible dans les pays francophones. Et lorsqu’elle existe, c’est rarement sans l’aide de la coopération française ou francophone.

5. Existe-t-il une bande dessinée africaine en langue locale ?

Là encore, il y a des différences assez nettes entre les zones linguistiques. Ces différences tiennent sans doute au rapport à la langue que chaque pays entretient. Par exemple, dans les pays francophones, les langues locales ne sont présentes que dans les bandes dessinées de sensibilisation, financées par des ONG (et donc destinées à être diffusées gratuitement auprès d’une population cible), ou dans des bandes dessinées de rue, distribuées sur les marchés. Les langues locales sont, par contre, rarissimes dans la bande dessinée commerciale.
Dans les pays lusophones ou anglophones, les bandes dessinées en langue locale sont vendues en librairie et dans les circuits économiques. C’est le cas, par exemple, des éditions kényanes Sasa Sema, qui, dans les années 1990, ont publié cinq de leurs neuf albums en swahili2. Ces albums, tirés à 4 000 exemplaires, furent d’ailleurs vendus aussi bien au Kenya qu’en Tanzanie. En Guinée Bissau également, les frères Julio ont également beaucoup publié dans leur langue natale qui est le créole portugais (le krioul)3.

6. Quels sont les thèmes abordés dans la bande dessinée africaine ?

Là-bas… Na poto… Asima Bathy, Charly Tchimpaka, Didier Kawende et al., Croix-Rouge de Belgique, [2007]

Tout dépend du style de bande dessinée dont on parle. Les albums soutenus par les congrégations religieuses (catholiques, protestantes, musulmanes…) traitent de thèmes qui les concernent et qui ont rapport avec leurs convictions. On y parle donc de morale et de foi. Cela n’empêche, cependant, pas certaines maisons d’édition confessionnelles de soutenir des ouvrages non religieux. C’est le cas de la collection « Contes et légendes d’Afrique » diffusée en République démocratique du Congo par Médiaspaul mais, également, de la revue catholique Renaître (en RDC, toujours) qui n’a pas hésité, en 2007, à publier la série Jungle urbaine de Thembo Kash, à la thématique pourtant fort éloignée des préoccupations évangéliques (aventure, meurtre, filles dénudées...).
Les bandes dessinées dites de sensibilisation, souvent portées par des ONG internationales, vont évoquer les problèmes sociaux et de santé, comme le sida (grand thème de ces dernières années). Faites à la va-vite, ces brochures sont souvent de mauvaise qualité. Il y a cependant des exceptions tout à fait remarquables, par exemple, certains albums des auteurs Barly Baruti4 ou Fargas5.
Par ailleurs, les bandes dessinées populaires, surtout présentes en République démocratique du Congo et au Nigeria, portent un regard caustique et satirique sur la société locale. Par leur thématique, elles se rapprochent plus de la peinture populaire que de la bande dessinée classique. En d’autres termes, on y parle beaucoup de sexe, de sorcellerie, d’enfants-sorciers ou encore, ponctuellement, de politique… Le cas le plus flagrant reste la production de Papa Mfumu’eto 1er en République démocratique du Congo. Mais, en général, la contestation, du moins dans les pays francophones, n’a que peu utilisé le média de la bande dessinée « classique ». À l’exception de la revue Gbich ! (Côte-d’Ivoire), les auteurs de bandes dessinées n’abordent en effet pas souvent la politique locale6 et réservent leurs critiques à leur activité de caricaturiste, comme, par exemple, Thembo Kash, très virulent dans ses caricatures du journal Le Potentiel et peu politisé dans sa production de bande dessinée, plus conventionnelle.
Enfin, reste le cas, devenu rare, des bandes dessinées commerciales éditées par des éditeurs privés qui, souvent, se positionnent comme de pures histoires de fiction. Citons, par exemple, La Revanche du phénix de la Tunisienne Gihèn Ben Mahmoud chez View design international en 2008.
Une thématique particulière se dégage de plus en plus de la production récente d’albums, en particulier en Europe : l’immigration. Bien des ouvrages édités récemment reprennent cette thématique qui, au vu de la situation des auteurs, tous immigrés en Europe, est une préoccupation importante : Malamine, un Africain à Paris (Ngalle Edimo, Mbumbo – Cameroun), Le Retour au pays d’Alphonse Madiba dit Daudet (Al’Mata, Ngalle Edimo – RDC, Cameroun), Des clandestins à la mer (Tchibemba, Pie Tshibanda – RDC), Une éternité à Tanger (Faustin Titi, Eyoum Nganguè – Côte-d’Ivoire, Cameroun)… Au pays également, les auteurs parlent de ce sujet, c’est le cas avec deux collectifs, l’un marocain (La Traversée, Ed. Nouiga, 2010) et l’autre congolais (Là-bas… Na poto, Croix rouge de Belgique, 2007). On peut même y ajouter le superbe album d’Edoardo di Muro, grand arpenteur du continent, Noir et blanc en couleur (Ed. Roymodus, 2010).

7. Quels styles graphiques caractérisent la bande dessinée d’Afrique ?

Sur un plan strictement graphique, la bande dessinée africaine n’existe, pour ainsi dire, pas. Car celle-ci est un phénomène d’importation et donc d’imitation. Les dessinateurs du continent s’inspirent pour la plupart des quelques bandes dessinées européennes, américaines, et maintenant japonaises, qui arrivent jusqu’à chez eux. Nous sommes, dans ce domaine, en plein néocolonialisme culturel !
De fait, dans leur style graphique, les auteurs sont encore très influencés par la bande dessinée franco-belge, en particulier « la ligne claire ». Ils ne se distinguent souvent pas beaucoup de leurs confrères européens et sont souvent peu au courant des courants plus récents, comme celui développé par la maison d’édition L’Association ou par les romans graphiques. Cela explique d’ailleurs pour partie leurs difficultés à s’exporter. Il s’agit, bien sur, d’une généralité mais celle-ci semble perdurer.
Il existe, dans certains cas, quelques spécificités : en République démocratique du Congo, la peinture « naïve » et la bande dessinée populaire sont très liées et s’influencent l’une l’autre. Cela entraîne des particularités dans le cadrage, le récitatif et le découpage et peut classer la bande dessinée de la rue produite à Kinshasa comme un genre à part. Mais l’absence de conservation de ces petites brochures rend très difficile leur étude sur le long terme… À Madagascar, l’influence des marvel comics italiens des années 1960 et 1970 est très forte et se voit nettement dans le style, assez épais et très figuratif. Mais ce ne sont que des différences marginales.
La majorité des bandes dessinées d’Afrique francophone se range dans la catégorie de « la ligne claire ». Le manga, par exemple, ou les comics américains y sont rarissimes, à l’exception très notable de la revue Laabstore, véritable succès d’édition en Algérie. Enfin, on peut noter quelques changements dans la jeune génération montante. C’est le cas de la revue camerounaise Bitchakala, éditée par le collectif A3 ou de la revue togolaise Ago fiction, pour lesquelles les styles présentés sont bien plus proches des comics américains. En ce qui concerne l’Afrique non francophone, les styles graphiques sont beaucoup plus diversifiés. En Tanzanie et au Nigeria, les bandes dessinées en langue locale ont un style graphique qui leur est propre.
La particularité de la bande dessinée produite en Afrique tient plutôt à ses techniques qui restent très artisanales et sommaires : les auteurs dessinent à la plume simple ou tubulaire et au pinceau ; et ils peignent à l’aquarelle ou à la gouache pour les dessins en couleurs. Ici, en général, pas de scannage, de travail sur ordinateur ou d’utilisation d’un logiciel de dessin….

8. Quels sont les genres les plus populaires ?

Le Mali de Madi, Sébastien Lalande, ill. Massiré Tounkara, Bamako, Princes du Sahel, 2010

Il y a plusieurs genres dans la bande dessinée africaine de fiction. Le cas de Madagascar, par exemple est à noter. Ce pays est l’un des rares à avoir vu émerger des bandes dessinées de format réduit, en noir et blanc, mettant en scène des karatékas, des cow-boys, des ninjas ou reproduisant des films d’horreur, tout cela en langue malgache.
La bande dessinée historique existe, elle est même en augmentation, cela étant dû, sans doute, au désir des créateurs de raconter l’histoire africaine. C’est le cas avec le Congolais (RDC) Serge Diantantu, très actif sur ce plan-là en 2010 (dernier album de la trilogie biographique de Simon Kimbangu ; un album sur la traite, Bulambemba, mémoire de l’esclavage ; et une histoire du Congo-Brazzaville, Grand-père, raconte nous le Congo). C’est également le cas du Camerounais Biyong Djehouty (Chaka, Soundjata Keïta, La Bataille de Kirina) dont les projets restent encore dans les cartons. En 2011, à l’occasion du cinquantenaire des indépendances africaines, trois albums publiés en Afrique ont entrepris de raconter l’histoire des pays concernés : Le Mali de Madi (Éditions Prince du Sahel) du Malien Massiré Tounkara et deux collectifs, l’un en RDC (Congo 50) et l’autre à l’Île Maurice (Île était une fois). Ce phénomène est quasiment unique dans l’histoire de la bande dessinée du continent, en dehors des pays du Maghreb qui ont entrepris de raconter leur historie en bandes dessinées dans les années 1980, dans un contexte idéologique particulier, cependant.
Il y a aussi ce que l’on peut appeler les bandes dessinées urbaines qui racontent des histoires du quotidien, de la rue, de la souffrance et des difficultés de vivre des populations. Ce type d’histoires est très présent dans les revues spécialisées du neuvième art comme Kin label (RDC) ou El Bendir (Algérie).
Les bandes dessinées policières sont aussi un genre à part entière au Sénégal (Otages de Simon Pierre Kiba, L’Ombre de Boy Melakh de Samba Fall), mais aussi en République démocratique du Congo, au Cameroun ou au Gabon (Les Rats du musée de Fargas).
On peut y ajouter les bandes dessinées humoristiques, quelquefois inspirées de caricatures : La voiture, c’est l’aventure de Barly Baruti (RDC) ; BD Boom explose la capote et toutes les bandes dessinées des éditions Achka au Gabon ; Les Zémidjans protestent de Hodall Béo au Bénin ; Cauphy Gombo ou Les Sorcières : feu aux foyers ! de Kan Souffle (albums édités par Gbich BD), John Koutoukou de Benjamin Kouadio, en Côte-d’Ivoire.
Enfin, en Afrique du Sud, le genre du roman graphique concerne essentiellement le groupe des Bitterkomix dont l’influence est plus forte à l’étranger que dans leur propre pays. L’album Ma mère était une très belle femme, qui vient d’être réédité dans une version augmentée, n’a jamais été publié en Afrique du Sud, alors qu’il l’a été en Suisse alémanique et en France.

9. Humour, vous avez dit humour ?

En Europe, le milieu des caricaturistes et des bédéistes est assez séparé. Il n’en est pas du tout de même en Afrique. Dans leur parcours individuel, l’immense majorité des auteurs a travaillé, à un moment donné, dans le dessin de presse et dans la caricature. Cela a évidemment une influence sur leurs travaux. L’humour présent est surtout lié à un comique de situation et à une exagération des faits. On peut le voir, par exemple, à travers la bande dessinée Zam zam le mbenguétaire de Almo the best, paru en Algérie en 2009 ou la série Dipoula de Pahé, publié chez Paquet (Suisse). Enfin, dans le cas des histoires éditées sur place, celles-ci sont souvent inspirées de la vie quotidienne, de la rue, avec énormément de jeux de mots en langue locale, intraduisibles par ailleurs et donc peu exportables. C’est le cas de la revue Junior éditée et diffusée depuis vingt-cinq ans, par intermittence, par Lepa Mabila Saye.

10. La censure existe-t-elle ?

Il n’y a pas, à proprement parler, de censure sur la bande dessinée en Afrique… Les seuls cas pouvant s’y rapporter relèvent plutôt de l’auto censure, comme au Maroc où la personne du roi est sacrée. Il y a des thèmes en République démocratique du Congo (sexe, sorcellerie) ou à Madagascar (violence) qui ne passent pas en Afrique de l’Ouest ou au Maghreb. Et les différences de traitement d’une situation (c’est très vrai dans le cas du sida) varient d’un pays à l’autre. Mais la censure de l’église ou du pouvoir politique reste rare. Le seul cas connu a eu lieu en Afrique du Sud où une commission spécialisée a suspendu un ouvrage du groupe Bitterkomix pendant huit mois, car il a été jugé pornographique. Par contre, les dessinateurs ont régulièrement des problèmes avec la justice ou le pouvoir politique mais dans le cadre de leurs activités de caricaturistes. Ce fut le cas en 2007 quand le bédéiste tchadien Adji Moussa a été condamné à six mois de prison avec sursis pour diffamation en tant que directeur de publication du journal satirique Le Miroir. De même, l’année précédente, en Guinée équatoriale, Ramon Ebale a eu des ennuis pour une de ses caricatures représentant le chef de l’État, parue dans un journal de l’opposition. D’autres journaux, comme Gbich !, « le journal de BD et d’humour », quatrième groupe de presse ivoirien en terme de tirage, éprouvent parfois du mal à se positionner par rapport à l’échiquier politique de leur pays.

11. Quelles sont les grandes étapes de l’histoire de la bande dessinée africaine ?

On peut distinguer plusieurs étapes : à l’époque coloniale, comme le reste de l’édition, tout vient d’Europe, y compris les « illustrés pour la jeunesse ». Il n’y a pas, à proprement parler, de bandes dessinées venant d’Afrique. À partir de l’indépendance, commencent à apparaître les premières bandes dessinées, essentiellement soutenues par l’église catholique pour ce qui est des pays francophones. En parallèle, les coopérations étrangères soutiennent quelques réalisations locales sans grande envergure. Jusqu’à la fin des années 1980, c’est surtout « l’époque Kouakou », trimestriel très populaire, produit en France par l’éditeur Segedo, financé par la Coopération française et distribué gratuitement aux enfants africains entre 1963 et 1998. Ce journal est l’une des raisons essentielles de la popularité de la bande dessinée dans les différents pays africains francophones, mais également un frein à sa production par sa présence très envahissante. À partir du début des années 1990, un double phénomène entraîne une émergence du neuvième art. D’une part, la liberté de la presse devient plus importante en Afrique, ce qui provoque une multiplication des titres de la presse écrite et, en particulier, de la presse satirique avec son lot de caricaturistes et de dessinateurs. D’autre part, les ONG émergentes, voulant sensibiliser la population à des problèmes sociaux et sanitaires, utilisent régulièrement la bande dessinée comme média de diffusion. En parallèle, malheureusement, la crise économique met fin pour une vingtaine d’années aux quelques tentatives de production autonome, que ce soit en Afrique de l’Ouest (Nouvelles Éditions Africaines, Nouvelles Éditions Ivoiriennes) ou à Madagascar qui voit un effondrement de son édition. Enfin, on assiste à la fin des années 2000 à un certain retour de la bande dessinée chez les éditeurs plus traditionnels (Éd. Prince du Sahel au Mali, Vizavi à Maurice...), en particulier au Maghreb avec les éditions Dalimen et Lazhari Labter.

12. Dans quels pays la bande dessinée est-elle la plus populaire ?

Il existe plusieurs pays phares dans ce domaine. La République démocratique du Congo et Madagascar « génèrent » énormément d’artistes reconnus ; dans ces deux pays, la bande dessinée est une tradition vieille de près d’un demi-siècle. Le Cameroun et la Côte-d’Ivoire s’appuient sur une presse satirique très vivante où les dessinateurs de presse jouent un vrai rôle auprès de l’opinion publique et dans la société. Le Sénégal, du fait de son statut de pays hébergeant le plus d’ONG sur le continent africain, a des dessinateurs qui vivent de leur travail grâce à la production de bandes dessinées « à message ». Du coté des pays anglophones, le Nigeria, à l’image du reste de l’édition nationale, produit beaucoup de petites bandes dessinées locales, diffusées à tous les niveaux de la population. L’Afrique du Sud a développé un courant alternatif, très underground, surtout implanté dans le milieu de la minorité d’origine européenne : le mouvement des Bitterkomix et des Mamba comics. En ce qui concerne le Maghreb, la bande dessinée, qui avait quasiment disparu au cours des deux dernières décennies, fait un retour en force depuis 2008. C’est en particulier le cas en Algérie, où les éditeurs locaux, soutenus par les pouvoirs publics, ont édité plusieurs albums depuis trois ans. Mais également au Maroc, et en Tunisie, où la production a repris.

13. Quels sont les personnages les plus populaires ?

 

La bande dessinée en Afrique possède, comme partout ailleurs, ses héros. À titre illustratif, citons Yrmoaga au Burkina Faso ; Zoba Moke au Congo-Brazzaville ; Mata Mata et Pili Pili, Apolosa, Mohuta et Mapeka au Congo Démocratique ; Dago et Monsieur Zézé en Côte-d’Ivoire ; Bibeng et Tita Abessolo au Gabon ; Tekoué en République Centrafricaine ; Boy Melakh et Goorgoolou au Sénégal ; Bao à Mayotte ; et Benandro à Madagascar. Mais aucun de ces héros n’a pu dépasser ses frontières et s’imposer dans les autres pays. Il n’y a donc pas, à proprement parler, de héros africains. Ce manque est dû essentiellement à des problèmes de diffusion et de distribution, ainsi qu’à l’absence d’éditeurs professionnels capables de soutenir l’exportation, en dehors des frontières d’un pays, des albums édités localement. Les vendre en dehors de la capitale est déjà, en soi, une gageure.
Le seul personnage pouvant prétendre à une échelle continentale était Kouakou, petit héros du journal du même nom. Mais ce héros, qui a été actif de 1963 à 1998, était l’œuvre de dessinateurs et scénaristes français (Jean Claude Morchoisne dans les années 1960, puis Bernard Dufossé dans les dix dernières années, et Serge Saint-Michel) et il était publié à Paris.
Le ministère des Affaires Étrangères français a soutenu8 par la suite les revues Planète jeunes et Planète enfants, longtemps diffusées par le groupe Bayard Presse. Ces deux revues ont permis de populariser plusieurs séries à travers vingt-cinq pays d’Afrique : Max et Dina ou Bola et Ba (Planète Enfants) ; Takef (de Willy Zekid dans Planète Jeunes) ; et enfin, la plus vieille série toujours en cours, Lycée Samba Diallo (dessinée par Pat Masioni dans Planète Jeunes). Malgré un joli succès (les tirages tournent autour de 50 000 exemplaires pour chaque numéro), les deux titres n’atteignent pas les chiffres de Kouakou du milieu des années 1980 (jusqu’à 400 000 unités, mais en diffusion gratuite).

14. Quelles sont les séries et revues les plus populaires ?

Actuellement, le « produit BD » le plus populaire (et le seul) reste le journal ivoirien Gbich ! qui, malgré la guerre civile et les difficultés économiques, continue à tirer à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. Cette revue a imposé plusieurs héros populaires dans toute la région : le businessman fauché, Cauphy Gombo, un escroc qui ne recule devant rien pour faire du profit ; le policier corrompu Sergent Deutogo ; le malheureux Tommy Lapoasse à qui il n’arrive rien de bon ; mais aussi, Jo Bleck, Papou, Gnamankoudji… Ce journal est le seul cas qui bénéficie d’une certaine popularité transfrontalière, en partie due au fait que ces auteurs viennent de l’ensemble de l’Afrique (Congo-Brazzaville, Côte-d’Ivoire, République démocratique du Congo…) et que les sujets traités sont universels : corruption, pauvreté, système D… Bref, les problèmes qui affectent l’ensemble des pays africains et dans lesquels tous les lecteurs se reconnaissent. Enfin, l’état des routes et une certaine stabilité politique dans la région permettent une meilleure circulation des biens et, donc, des livres et revues.

15. Quels sont les auteurs les plus connus ?

La personnalité la plus connue sur le continent reste le Congolais Barly Baruti, premier Africain à avoir été publié dans les maisons d’édition européennes. Il a à son actif deux séries : Eva K. (3 tomes chez Soleil productions) et Mandrill (7 tomes chez Glénat). D’autres bédéistes congolais sont apparus sur le devant de la scène récemment : Thembo Kash qui poursuit la série Vanity chez Joker ; Pat Masioni qui fait une belle carrière en Europe9 et aux États-Unis ou encore, Hallain Paluku, installé à Bruxelles. En Europe, toujours, Serge Diantantu continue de mener une carrière loin des sentiers battus, avec une diffusion de ses albums par le biais de festivals et Salons où il est très présent. Alix Fuilu (RDC, encore !) est également connu comme le premier auteur du continent à avoir créé en France une association œuvrant dans le domaine de la bande dessinée d’Afrique : Afro-bulles.
Mais la République démocratique du Congo n’a pas le monopole des talents ! Le Gabonais Pahé, auteur de deux tomes autobiographiques remarqués et d’une série sur un enfant albinos, Dipoula, commence également à se faire un nom. Le Centrafricain Didier Kassaï écume les festivals et Salons. Il est l’auteur d’une adaptation graphique de l’un des grands romans à succès de son pays : L’Odyssée de Mongou.
L’Afrique de l’Ouest compte également trois poids lourds. On peut citer le béninois Hector Sonon, présent dans le métier depuis vingt ans, qui adapte en ce moment le roman Toubab or not toubab pour Casterman. Il y a l’Ivoirien Lassane Zohoré, fondateur de Gbich ! et auteur de la série Cauphy Gombo, quasiment passé du statut de dessinateur à celui de patron de presse. Le Sénégalais Alphonse Mendy, dit TT Fons, qui, après avoir tenté l’expérience du journal (Goor Mag qui a tenu huit numéros au début des années 2000), continue de dessiner les aventures de son héros Goorgoorlou dans la presse quotidienne sénégalaise. Enfin, dans l’océan Indien, les réunionnais Téhem, Li-An, Appollo et Huo-Chao-Si publient maintenant régulièrement en métropole où ils rencontrent le succès. Téhem a même réussi l’exploit de sortir, en 2010, chez Glénat, un nouvel album de son personnage fétiche, Tiburce, qui avait enchanté au début des années 1990, les lecteurs, jeunes et moins jeunes, de son île d’origine, La Réunion.

16. Peut-on dresser un portrait type du dessinateur africain de bande dessinée ?

Mais il n’y a pas de dessinateurs de bandes dessinées africains ! Il existe des artistes qui sont à la fois caricaturistes, dessinateurs de presse, peintres, graphistes, illustrateurs, designers et, quand ils le peuvent, dessinateurs de bandes dessinées ! Il s’agit le plus souvent d’hommes, car peu de femmes font de la bande dessinée. Enfin, ce dessinateur écrit rarement ses propres scénarios, un talon d’Achille pour la bande dessinée africaine…

17. Les dessinateurs gagnent t-ils correctement leur vie ?

Non, hélas ! Du fait d’une très faible production commerciale, quasiment aucun dessinateur africain de bande dessinée ne gagne sa vie correctement. Faire de la bande dessinée est un sacerdoce en Afrique. Très souvent, les dessinateurs ont un autre travail à côté qui les nourrit et leur permet de gagner leur vie. Leur place dans la société reste un problème, car le métier est peu valorisé et considéré avec un certain dédain par l’ensemble de la population qui n’y voit qu’amusement et activité peu sérieuse. Ce manque de reconnaissance et de valorisation, cumulé au désir de vivre de son art, explique, pour partie, le très fort désir d’émigrer de la plupart de ces artistes. Car l’Afrique produit des bédéistes mais pas de bandes dessinées….
Notons cependant quelques rares exceptions : le Sénégalais T.T. Fons qui a créé un personnage fort populaire (Goorgoorlou) qui fut même adapté en série télévisée, le Béninois Hector Sonon, le Malgache Pov qui vit de ses dessins de presse en tant que salarié du journal L’Express à Maurice ou le créateur du journal Gbich !, Lassane Zohoré. D’autres exceptions sont les quelques bédéistes africains qui travaillent en Europe et vivent encore dans leur propre pays : Laval Ng (Maurice), Thembo Kash ou Barly Baruti (République démocratique du Congo), à condition d’avoir déjà une belle production derrière eux. Mais, on ne doit pas oublier que le nombre d’auteurs de bande dessinée vivant de leur art est très rare en Europe également ! La situation africaine n’a donc rien d’exceptionnel.

18. Peut-on parler de l’émergence d’une « diaspora » des créateurs de BD africains ?

Cela a été très vrai à la fin des années 90 et début des années 2000, où plusieurs dessinateurs congolais sont partis en France et en Belgique : Hallain Paluku, Pat Masioni, Al’Mata, Fifi Mukuna, Albert Tshisuaka, Alain Kojélé… Mais également le Malgache Didier Randriamanantena, l’Ivoirien Titi Faustin, le Camerounais Simon Pierre Mbumbo, le Tchadien Adjim Danngar… Certains ont choisi des destinations « improbables » comme les Pays-Bas (le Congolais Éric Salla et le Rwandais Jean Claude Ngumire), le Danemark (Hector Sonon) ou la Grèce (Tshibemba, entre 1989 et 2009, avant de déménager en Belgique). Ces choix de destination pour des pays peu portés vers le neuvième art a, d’ailleurs, correspondu pour certains à un retrait du milieu de la bande dessinée.
Mais avec les réussites, ces dernières années, de Pahé et Thembo Kash, tous les deux restés au pays, ainsi que le retour à Kinshasa de Barly Baruti, il semblerait que le mouvement se soit arrêté. Notons que ces bédéistes10 n’ont pas réellement montré de « particularités africaines » dans leurs premières productions. Les auteurs africains sont obligés de rentrer dans le moule des maisons d’édition européennes, soucieuses de rentabilité, et peu désireuses de tenter des expériences exotiques. Seuls les deux albums de la série Magie noir de Gilbert Groud (2003 et 2008) se sont fait remarquer par un style et un thème très novateurs, mais ce furent des échecs commerciaux.

19. Existe-t-il des formations à la bande dessinée en Afrique ?

Non, il n’y en a pas. Hormis au Maroc, à Tétouan, où une filière bande dessinée a été montée à l’École des beaux-arts, avec l’aide de son homologue de Tournai, et en Afrique du Sud, à l’université de Stellenbosch. Les quelques écoles d’art qui existent (par exemple l’Académie des beaux-arts de Kinshasa) n’ont pas de filière bande dessinée. Les étudiants doivent apprendre sur le tas. Par exemple, le grand bédéiste Mongo Sissé, quand il était professeur à l’Académie de Kinshasa, enseignait dans la section publicité. Ce qui explique également la frontière floue, en Afrique, entre le statut de peintre, d’illustrateur, de graphiste et de dessinateur de bande dessinée. Enfin, les Académies des beaux-arts sont un milieu où, souvent, règne « l’académisme ». Ce qui implique un faible éveil aux derniers courants artistiques et une grande peur de la nouveauté, en particulier en matière d’art conceptuel. Concernant le scénario, la situation est encore plus dramatique. Aucune formation n’existe nulle part, que ce soit dans les écoles, à l’université ou même après. Avec l’effondrement du niveau scolaire des différents pays du continent, on peut y voir les raisons du très faible nombre de scénaristes africains et la difficulté des dessinateurs à scénariser eux-mêmes leurs propres travaux au-delà de quatre planches… Heureusement, les coopérations françaises et belges viennent quelque peu combler ce vide en organisant des stages de perfectionnement encadrés par des professionnels confirmés.

20. Quels sont les concours, les festivals et les associations œuvrant pour la promotion de la bande dessinée, les plus connus en Afrique ?

Durant très longtemps, seul Segedo (éditeur de Kouakou) organisait des concours de bande dessinée à travers le continent. Cela a donné naissance à plusieurs albums collectifs (Au secours ! en 1992, Aventures dans l’océan Indien en 1984). De nos jours, l’ONG Africa é mediterraneo lance tous les ans le concours Africa comics qui donne lieu à l’édition d’une anthologie des meilleures planches, ainsi qu’à des expositions itinérantes. L’édition de 2010 risque probablement d’être la dernière, faute de financement de l’Union Européenne.
Les festivals d’Afrique les plus réguliers ont été le Salon de la bande dessinée de Kinshasa qui a connu cinq éditions, le Festival Coco bulles d’Abidjan (trois éditions), le Salon de la bande dessinée de Bamako, Îl’en bulles de Port Louis (Île Maurice), Gazy bulles de Tananarive (Madagascar), les festivals de Tétouan, au Maroc, et Tazarka (12 éditions), en Tunisie. Au Festival de Kinshasa a succédé un autre événement en 2010, Kin Anima Bulles, tourné également vers le cinéma d’animation. Celui-ci connaîtra une deuxième édition en 2011. Enfin, depuis trois ans, on assiste à l’émergence du Festival international de bande dessinée d’Alger qui, doté de moyens importants grâce au ministère de la culture algérien, propose un plateau important d’auteurs européens et africains.
Historiquement, l’organisation la plus influente sur le continent a été l’association ACRIA (Association de création, de recherche et d’initiation à l’art), créée en 1990 par Barly Baruti, Pat Masioni, Asimba Bathy qui, en fédérant les volontés, les talents et les financements, a donné, un temps, le statut de capitale de la bande dessinée africaine à la ville de Kinshasa. De nos jours, plusieurs associations de dessinateurs œuvrent sur le continent. On peut citer à l’Île Maurice, Croart, créée en 2008, qui organise des ateliers et expositions ; au Mali, le Centre de la bande dessinée de Bamako qui regroupe au sein d’une même structure tous les dessinateurs professionnels du pays ; à Kinshasa, Kin Label qui édite un journal du même nom. Enfin, on peut également citer l’association L’Afrique dessinée qui regroupe des dessinateurs africains évoluant en Europe et qui intervient régulièrement sur le continent.

Notes et références

1. Centre de lecture et d’animation culturelle, soutenu par l’Organisation Intergouvernementale de la francophonie (OIF).
2. Gitongade Stano (Stanislas Olonde) en 1996, Manywelede Tuf (Samuel Mulokwa Masawi) en 1998, Safari ya anga za juu de Anthony Mwangi en 1997, Macho ya mji de Ruth Wairimu Karani en 1997 et Abunawasi de Gado (Godfrey Mwampembwa) en 1996.
3. Dans la collection N’tori palan qui date de 2003 : Turbada di Junhu di 98 [La Tempête de juin 98], Na marcha Mansoa-Bissau [À la marche entre Mansoa et Bissau], Na metcha [Je fais de la musculation], Sangui nobu [Le Sang neuf], Karnaval mitin na foronta [Le carnaval m’a mis dans des problèmes], N’tori ku telemovel [N’tori avec le téléphone portable] et, en 2004,Na da Buska vida [Je pars à l’aventure]. Deux autres collections ont émergé : la collection « Dotor po » qui compte deux titres, Sen diploma [Sans diplôme] et Falença mitin na foronta [La pauvreté m’a mis dans de beaux draps], ainsi que la collection « 3 n’kurbados » [Les 3 complices] qui compte un seul titre, Lutadur di Banjul [le lutteur de Banjul].
4. Linga kasi keba [Aime mais fais attention]. RDC, Éd. Fored, 2005. Distribuée à 80 000 exemplaires. Tchounkoussouma sous les eucalyptus. Niger, Éd. LuxDev - Coopération luxembourgeoise, 2004.
5. Voir la série des Yannick Dombiau Gabon de 1992 à 2011.
6. Il existe des exceptions notables comme les marocains Aziz Mouride (On affame bien les rats !) et Mohammed Nadrani (Les Sarcophages du complexe).
7. Morchoisne, connu pour ses caricatures comparant les hommes politiques à des animaux (Les Grandes Gueules) est un ancien du journal Pilote. Il publie des dessins pour le journal Les Échos.
8. Il semblerait que ce soutien ait fortement diminué (voire même quasiment cessé) en 2010.
9. Celui-ci vient de participer au collectif : En chemin, elle rencontre... (Éd. Des ronds dans l’ô) est sorti en février 2011 et au n°80 de la revue Colors qui sortira en mars de cette même année.
10. Que ce soit Hallain Paluku (auteur du remarquable Missy, du tome 1 de Rugbillet et de Mes 18 ans, parlons-en !), Thembo Kash (les deux tomes de la série Vanity avec André Paul Duchateau), Pat Masioni (Rwanda 1994 mais aussi la reprise de Unknown soldier aux États-Unis), Tshitshi (Le Joyau du Pacifique et la série des Blagues coquines chez Joker), Barly Baruty (Mandrill), etc.